Iron Bound
6.9
Iron Bound

Comics de Brendan Leach et Brendan Leach (2014)

Newark, 1961. Autrement dit la périphérie, la marge, loin des lueurs aguichantes de Manhattan. Eddie et Bennie, gamins gominés (on parlerait aujourd’hui de «racailles de banlieue»), suivent des pentes différentes. Le premier blouson noir cherche gentiment à se ranger des voitures ; l’autre, maelström ambulant, joue du couteau et entraîne son pote dans ses coups de folie. Deux lignes de vie condamnées à s’écarter avant de s’opposer. Des petites frappes, immigrés italiens du New Jersey… forcément on pense aux Soprano. Une baston dans un bus et un rendez-vous louche plus tard, et les deux loubards se retrouvent avec les flics et une partie de la pègre aux fesses.
Iron Bound, du jeune Américain Brendan Leach, n’est pas un comic book poli. Loin d’offrir un panorama de l’Amérique des sixties, d’élargir son histoire, Leach confine le récit et ne propose qu’un coup d’œil à travers un judas, un regard furtif sur un accident en devenir. Iron Bound est une BD garage comme on parle de rock garage. Un objet saignant, brut, qui sent bon le macadam trempé et la salle de bowling mal aérée. Les personnages de Leach aux visages acérés, semblent faits de fils de fer, tranchants. Même le format du bouquin, à l’italienne et en noir et blanc, semble dire merde à la majorité de la production américaine.

Pas méchant pour autant, l’auteur offre une extra ball au lecteur attentif : une BO composée sur mesure, téléchargeable après avoir répondu à un petit quiz.
Marius
7
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le 28 mai 2014

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Marius

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