Retour aux principaux défauts de la série.
Et pour commencer, retour du dessinateur originel, Igor Kordey, avec un dessin plus brouillon encore qu’au début. Dès la première page, sépia de situation, l’oubli des archontes lui évite d’avoir à s’appliquer sur un des quatre qu’il faudrait reconnaitre. C’est bâclé, les personnages de l’épisode ne sont pas caractérisés, les visages se ressemblent, et il est difficile au premier coup d’œil de savoir qui est qui et où l’on se trouve autrement que par la couleur des vêtements. Un dessin moche, plus proche de l’esquisse ou du croquis que de planches appliquées et terminées, et l’absence d’implication, irrespectueuse vis-à-vis du lecteur autant que de l’auteur.


Cela dit Jean-Pierre Pécau continue de dérouler ses approximations en enchainant des événements sans lien apparent autre que ceux qu’il y déploie pour son histoire de manipulation séculaire et d’affrontement familial des archontes, et il est compréhensible que sans effort de l’auteur, le dessinateur manque cruellement de motivation.
Ici, Erlin et Aker agissent autour de l’ascension du général Bonaparte juste après la Révolution Française. De Toulon jusqu’en Egypte, avec le concours bref d’Alexandre Dumas, clin d’œil inutile, le jeune gouvernant court après le pouvoir et le jeu de cartes ancestral sans le comprendre, sans saisir les implications qui le dépasse. Comme nous après tout.


Six tomes et toujours pas d’enjeu d’ensemble. L’aigle Bonaparte n’est ici qu’un inoffensif et stupide coq, ce n’est pas un empire qui le meut d’ambition, mais une seule et unique idée qui active son cerveau atrophié ; et le sphinx promit par le titre n’est que l’insipide énigme que la série traîne depuis le début : où l’auteur veut-il en venir ? Le sait-il lui-même ?


L’Histoire Secrète semble ici, encore une fois, bien trop complexe pour ses auteurs, scénariste en tête qui, sans se perdre égare le lecteur, et dessinateur qui vient cachetonner sans donner de plaisir, et probablement sans en prendre. Des auteurs qui se noient dans les secrets de leurs histoires justement, tandis que le lecteur doucement désespère de voir cette série finalement raconter quelque chose.


      Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
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le 17 nov. 2015

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