Ah ben au moins il se passe quelque chose ici. J'ai donc bien fait de poursuivre la lecture, c'était un peu moins pénible.


Le scénario reste malgré tout décousu et on sent bien que Larcenet pourrait ajouter autant de scénettes qu'il veut à son histoire. Le tout est très mal rythmé : durant les 100 premières pages, l'auteur aborde brièvement quelques bonnes idées, mais n'exploite absolument rien, comme par exemple ce retour à l'état sauvage dont le héros parle mais auquel on n'assiste jamais vraiment (lorsqu'il vit seul en forêt).


Puis vient le récit sur Jacky, qui manque donc d'une intro plus efficace et qui souffre d'un manque de rythme évident, la fin peinant à survenir (le héros n'arrête pas de repousser son départ, ça devient très vite lassant). Pour se dépêtrer, Larcenet amène une révélation choc et facile (je m'attends à un twist du genre pour la conclusion finale de cette histoire). Mais au moins, durant cet épisode de 100 pages, on a des conflits et des petits objectifs, de quoi susciter de l'intérêt auprès du lecteur.


Aussi, durant ces 100 pages, les flics interviennent un peu moins. Parce que bon, une fois de plus, ils sont là pour ne rien dire, pour supporter l'intrigue policière pas très plausible (bon, pour une fois, ils peuvent réellement apprendre quelque chose de ce que le héros a déballé, c'est utile à l'enquête...), permettre au héros de déballer sa philosophie de comptoir, échanger des banalités (que de mauvais dialogues), bien montrer que le récit tourne en rond, l'étirer encore plus inutilement.


La voix off aussi est toujours présente, et là, Larcenet prend parfois un peu trop ses aises avec ses déclarations parfois risibles, ses belles phrases de poète gras du bide. C'est tellement envahissant. Je trouve ça dommage qu'il n'ait pas raconté son histoire dans l'ordre chronologique, ça aurait permis d'éviter bien des faiblesses.


Le graphisme est toujours aussi agréable. Les 100 premières pages font penser à une redite de l'aboutissement du tome précédent (on retrouve plusieurs fois la même structure, les mêmes compo), après quoi il semble en avoir marre et décide d'amener un peu de nouveauté : de la mise en couleurs. Je n'ai pas trop bien saisi l'intérêt. Je crois qu'il avait dit dans une interview que c'était pour qu'on comprenne bien qu'il s'agit d'un souvenir. C'est clair que ça aide à mieux faire passer l'idée. Mais je trouve que ça ne fonctionne pas graphiquement, même si en si la mise en couleur est jolie.


Je trouve aussi que son évolution graphique devient un peu gênante dans le sens où ça se voit trop. À un moment, ça serait bien que l'auteur reste constant, qu'il ne change pas le canon des corps. J'aime ses expérimentations mais ça ne veut pas dire qu'il peut tout faire. Quand on créée un univers, il faut s'y tenir et commencer par en définir les limites.


Bref, je me suis un peu moins ennuyé que lors de la lecture du tome 1 grâce à une narration un peu mieux construite, mais il reste des erreurs et puis surtout, la grosse surprise, c'est que le graphisme, pas son manque de cohérence et de constance, a fini par me gêner.

Fatpooper
5
Écrit par

Créée

le 4 déc. 2015

Critique lue 277 fois

1 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 277 fois

1

D'autres avis sur L'Apocalypse selon Saint Jacky - Blast, tome 2

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55