Un nouveau départ assumé ?

Appel aux néophytes, pari réussi ?

La Cours des hiboux - Batman tome 1 marque le début du New 52 (DC Renaissance en VF) de DC. Un nouveau départ visant à attirer de nouveaux lecteurs tout en restant dans la continuité du passé du personnage, tous (ou presque) les éléments du passé étant sauvegardés dans cette "suite".

Nous sommes donc pas face à un reboot mas à "une relance fidèle au passé". La nature même du projet sentant par définition le demi-cuit.

Malgré tout, le résultat fonctionne plutôt bien, en effet, vétérans comme bleusailles peuvent se lancer dans la lecture avec un plaisir presque égal: Scott Snyder a l'intelligence de ne pas surcharger son histoire avec les innombrables personnages qui jalonnent l'univers de la chauve-souris. Mais en invente un nouveau totalement inédit en ce personnage du Hiboux, pion d'une société secrète dirigeant Gotham dans l'ombre des centaines d'années précédentes.

Même si, une fois encore, je pense qu'une petite révision de la mythologie Batman ne sera pas de trop dans vos bagages: "La Cour des Hiboux" n'est pas un reboot et garde donc de nombreux éléments de l'ancienne continuité.

Contentement des anciens lecteurs ?

Ce qui trouble de prime abord, sans parler de ma déception de la nouvelle depiction du Batman, bien moins noble et imposant dans le dessin qu'avec un certain regretté Tim Sale. C'est l'apparente jeunesse de Bruce Wayne qui semble à peine approcher de sa trentaine alors qu'il est déjà entouré de trois garçons qui ont été ou le sont toujours Robin.

Si le rajeunissement du héros est tout à fait légitime dans le cadre d'un relaunch, le souvenir sauvegardé de toutes ses aventures ne peut appartenir, en toute logique, qu'à un héros bientôt quadragénaire.

Un scénario passionnant qui convainc sans grand mal

Le ton général de l'histoire est sombre et mature grâce à d'excellents dialogues et et des flux de pensée truffés de réflexions intelligentes sur Gotham et le rôle de ceux qui la peuplent.

Même l'ennemi principal affronté cette fois-ci, cette énigmatique Cour des Hiboux est étonnamment intéressant et crédible. Et balaye nos inquiétudes quant à sa potentielle artificialité qu'on pouvait redouter à cause de sa nature "nouvelle et inédite" dans la déjà illustre univers du Chevalier Noir.

Une réussite visuelle, pour peu qu'on aime les graphismes courants dans le monde du comics actuel

Le dessin, autant que la colorisation sont très plaisants, gracieux, et proposent des décors détaillés et baignés de superbes lumières d'ambiance.

Mes deux seuls regrets consistent (à défaut de me répéter) dans l'échec du dessinateur à correctement représenter Batman dans toute sa splendeur (la couverture signée par Jim Lee promettait un volume autrement différent) et pour finir dans le fait que les visages sont incroyablement ressemblant. Bruce Wayne, Dick Grayson et le nouveau personnage politicien s'apparentant à de véritables triplés et j'exagère à peine !

Conclusion

Un incontournable du Batman actuel avec ses phases d'enquête et de dialogues irréprochables nous plongeant dans un thriller fantastique toujours crédible. Les seules faiblesses se constatent lors des scènes d'action contenant souvent des éléments douteux voir carrément contradictoires avec le scénario !

Malgré tout, le boulot général fourni est suffisamment riche avec parfois même des passages cultes comme le déjà très aimé chapitre 5 présentant une véritable descente aux enfers absolument génial à suivre.

Ne s'agissant que de la partie une d'une histoire sur deux tomes, je ne peux pour l'instant que saluer la qualité du titre qui j'espère ne décevra prochainement pas dans sa conclusion.