La flamme et l’orage, nouvelle épopée pour Karim Friha

Décidément, Gallimard a le don de jongler avec des thèmes semblables tout en ne tombant pas dans la redite et en forçant le talent de ses merveilleux auteurs. Ainsi, quelque mois après le premier tome de la superbe adaptation des Royaumes du Nord par Melchior et Oubrerie, la preuve en est que la maison d’édition propose en ce début d’année une autre histoire tournant autour d’enlèvements d’enfants dans un univers mêlant époque des Lumières pouilleuse et réel monde fantasy, dans un mélange des genres formidables avec costumes d’époque, figures d’aliens et cousins des Transformers à l’appui, sans être jamais loin du manga.

Ainsi Karim Friha (auteur du Réveil du Zéphire chez Gallimard également) raconte avec ce premier tome de La flamme et l’orage, l’horreur d’une société despotique régie par une énorme flamme blanche et son Grand Apôtre sectaire et terrifiant. Chaque nuit, des enfants sont enlevés à leur famille pour servir à de cruels et énigmatiques desseins. Et la terreur menace les citoyens de cette cité sans nom; qu’ils s’opposent et ils seront figés en statue par des gardiens de l’ordre effrayants. Mais dans ce climat délétère de pauvreté exacerbée, trois jeunes gens vont se rencontrer par hasard et se heurter à un pouvoir sans concession: le jeune Léor au pouvoir magique, Carmine protectrice des enfants dans un théâtre abandonné et Estevan, fils de la noblesse en total désaveu du mode de fonctionnement de ses parents. À eux trois, peut-être prouveront-ils qu’un autre monde est possible.

Karim Friha est un grand auteur, du monde de la jeunesse, mais pas que. Ainsi, avec ce premier tome de sa nouvelle saga, l’auteur français réussit à consolider tous les lecteurs autour d’un récit aventureux mais traitant aussi de l’horreur d’une dictature, des mariages forcés et autres fanatismes. Et alors qu’il réalise un récit touffu empruntant des références un peu partout, Karim Friha réussit une histoire à la cohérence à toute épreuve et tirant beaucoup de son pouvoir d’une atmosphère sombre et glauque mais où l’espoir est permis grâce à des personnages à la psychologie bien dessinée. Et quand en plus, ce premier tome réussit à installer savamment le récit tout en le faisant avancer, nous voilà comblés! Une belle bande dessinée pour commencer l’année et une saga aux promesses excitantes!
Alexis_Seny
8
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le 7 févr. 2015

Critique lue 322 fois

Alexis Seny

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