Et le cycle recommence

De retour avec les Elfes sylvains pour ce douzième tome de la série Elfes. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les créateurs ont de l'imagination à revendre ! Même si on peut noter une certaine répétition avec les tomes précédents. C'est ce qui fait la beauté paradoxale de cette série : faire du neuf en réutilisant mot pour mot les vieilles idées. Quoi qu'il en soit, ce douzième tome a de quoi plaire, et c'est ce que l'on va voir.

Ora est une jeune Elfe sylvain recueilli par des Orcs (ou Orques, mais en l’occurrence, la première orthographe est la bonne) alors qu'elle n'était qu'une petite fille. Initiée aux traditions des Orcs, elle va grandir sans rien connaître du monde elfique jusqu'au jour où elle décide de retrouver la reine des Elfes sylvains pour se venger de la mort de ses parents.
Pas plus de spoil !

Et ça, c'est le point fort de ce tome ! L'histoire tourne autour d'une Elfe sylvain élevée par des Orcs, autant dire qu'il est très intéressant de voir comment les deux races se côtoient. Les interactions entre Ora et ses parents adoptifs sont vraiment sympathiques et l'on entre véritablement dans le pur délice dès le moment où notre héroïne découvre les membres de sa race. Elle doit absolument tout réapprendre, ce qui laisse quelques moments amusants. Après, ce qui est moins original, c'est le fait de prendre (presque) le même scénario que le tome sept (Le Crystal des Elfes sylvains) et de l'adapter pour Ora. Après, on peut observer dans cette volonté une manière d'expliquer le déroulement cyclique d'une existence en tant qu'élue d'anciennes prophétiques elfiques. Ce n'est guère dérangeant mais pour les lecteurs assidus, cela ne manquera pas de faire hausser les sourcils, en mode "J'ai déjà lu ça quelque part !". Néanmoins, l'histoire est toujours aussi passionnante, prenant le train de la grosse intrigue en lien avec les morts-vivants, se permettant d'apporter quelques rebondissements improbables et diablement efficaces !

Pour les personnages, la figure de Ora est sincèrement intéressante, ne serait-ce pour son adaptation avec le clan adoptif Orc. Je trouve ces interactions au sein d’œuvres de Fantasy vraiment sympathiques et déplorent une quantité mineure (bien que je ne connaisse pas encore tout de la Fantasy - fort à parier qu'un tel mélange s'est déjà vu par le passé) de ce type de relations. Les personnages Orcs sont également charismatiques et donnent, pour la plupart, le ton auquel il faudra s'attendre pour la troisième grande série, celle sur les Orcs et les Gobelins. On nous plonge dans leur monde et l'on découvre qu'il n'est - étrangement - pas aussi sauvage que cela. Et bien évidemment, on retrouve la reine Eliseii, du royaume sylvain, qui possède une évolution des plus étonnants.
Et dans l'ensemble, on reste sur des personnages plaisants à suivre et à (re)découvrir.

Pour la qualité graphique, y a-t-il besoin de refaire des éloges ? C'est toujours magnifique au possible !

La Reine des Sylvains est un tome remarquable qui n'hésite pas à proposer un contenu rafraichissant et, en un sens, inattendu - histoire de maintenir le lecteur éveillé et attentif aux changements. Je recommande, au même titre qu'absolument tous les autres tomes, ce dernier pour sa fraicheur et ses retournements de situation ; et parce que ce sont des Elfes sylvains et que j'adore la race des Elfes sylvains - en toute objectivité, il va de soi !
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !