Nul besoin de vérifier le nom de l'auteur, on reconnait tout de suite la patte Yslaire:
le trait si particulier, qui donne aux personnages un air penché, un visage un peu étiré, comme tiraillé, des thèmes toujours empreints de tristesse, et une couleur dominante.

Ici c'est le bleu clair, le froid, l'hiver.
Les rares fois où on bascule dans des choses plus sombres, ce sont des extraits de journaux télévisés qui évoquent la guerre, youhouuu haut les cœurs!

Une fois de plus, il faut reconnaitre que le bonhomme sait installer le climat de son œuvre en quelques planches.

Oui mais j'avoue que je suis un peu déçue:
le thème est actuel, on se sent nécessairement concerné, on aime penser que le son passe à travers la Bd (et là c'est pratique de choisir un titre aussi connu que "imagine" en fil conducteur), on apprécie de pouvoir suivre une opposition entre le pseudo-juif et la musulmane, on s'attend à de l'intensité, de l'émotion.

Et puis rien: le héros me laisse de glace (sans doute parce que lui-même semble congelé avec ses couleurs pâlottes).

Pire, le thème m'a semblé assez simpliste: ok on peut difficilement dire qu'Yslaire se trompe en pensant qu'il est plus beau de faire l'amour que la guerre, mais j'ai vraiment eu l'impression de voir le soufflé retomber au fur et à mesure qu'on avançait dans l'histoire. Comme si c'était trop basique comme message, trop convenu ( je ne remets pas en doute la sincérité de l'auteur hein).
J'ai ressenti un ennui profond pendant une bonne partie de la BD, et ça m’attriste parce que j'ai bien compris qu'au contraire l'auteur voulait faire de cette histoire un condensé d’émotions.

Ben non, je ne me suis pas envolée au dessus de Bruxelles, je suis restée bien terre à terre, tant pis ce sera pour une autre fois.
iori
6
Écrit par

Créée

le 8 avr. 2014

Critique lue 215 fois

iori

Écrit par

Critique lue 215 fois

D'autres avis sur Le Ciel au-dessus de Bruxelles

Le Ciel au-dessus de Bruxelles
nicersatz
9

Premier tome

Critique de 2006 du premier tome : Comme chacune de ses œuvres, Hislaire, ou Yslaire, ou encore Sylaire recherche la perfection dans le dessin. Pour cet album, on sent qu'il relâche du lest, ce qui...

le 22 janv. 2014

1 j'aime

Le Ciel au-dessus de Bruxelles
Le_blog_de_Yuko
6

Critique de Le Ciel au-dessus de Bruxelles par Le_blog_de_Yuko

L'histoire d'Yslaire, construite à huis clos autour d'une rencontre improbable, marque son attachement aux questions d'actualité brûlantes. Une construction dynamique aux dessins d'une grande qualité...

le 15 sept. 2013

1 j'aime

Le Ciel au-dessus de Bruxelles
Specliseur
7

Une forme ambitieuse et un sujet délicat

Mélanger du dessin et de vraies images est un procédé peu utilisé en bande dessinée car c'est une association risquée ou le style du dessinateur peut en pâtir. Bernar Yslaire ,en utilisant les...

le 28 févr. 2015

Du même critique

Adults in the Room
iori
8

La dette qui avait trop de Grèce (ou l’inverse)

Voici un film qui illustre parfaitement une certaine idée du cinéma, celle qui permet à des orfèvres de s’emparer de sujets politiques difficiles, abscons et d’en donner une interprétation qui permet...

Par

le 24 oct. 2019

31 j'aime

Jalouse
iori
7

Le cas-Viard

Comme quoi c’est possible de faire une comédie qui force le trait sans tomber dans la danyboonite aigüe (une maladie de la même famille que la kev'adamsite ou la franckdubosquite). Karine Viard...

Par

le 14 sept. 2017

27 j'aime

9

Les Cowboys
iori
8

Kelly watch the stars

François Damiens dans un film qui s’intitule “les cowboys”, où il incarne un père de famille fan de country dans les années 90. Voilà une base qui donne envie. Envie de fuir bien loin. Sauf que ça se...

Par

le 18 nov. 2015

24 j'aime

7