Bon... Le dix-septième tome de la série Marlysa est sorti en 2018, en sachant que un tome sortait - a peu près - au rythme d'un par an, on peut parier sans trop se mouiller que ce tome signe le dénouement de cette grande fresque aux nombreux hauts et bas. Et ça me fait mal de dire sachant que tout le long de la série, Jean-Charles Gaudin a proposé de nombreux scénarios pour redresser la barre de sa série oscillante mais Le Crépuscule du Masque est une déception sans nom... Pour un achèvement d'aventures, c'est juste pathétique, limite affligeant.


Marlysa et ses amis ont repris la tête de la Fondation. Ils s'occupent de former les nouvelles recrues lorsque Maximilien, un ancien camarade de Marlysa arrive et lui supplie de l'aider : un village est en proie à une bande de mercenaires sanguinaires. Sans hésiter, Marlysa accepte la mission.
Pas plus de spoil !


Bon, on ne va pas se voiler le visage mais pour une fin de série, pour ceux qui ont sauté mon introduction, c'est décevant. Néanmoins, malgré cette arrivée que l'on peut qualifier de catastrophique, tout n'est pas à jeter (que voulez-vous, mon indulgence me tuera). En effet, et pour ce qui est de l'histoire dans un premier temps, si l'on regarde de loin l'intrigue proposée, c'est loin d'être mauvais même si, genre de la Fantasy oblige j'imagine, ce n'est en aucun cas très original. Mais ça a le mérite de nous tenir en haleine et de nous sentir impliqués dans cette nouvelle aventure. De plus, on nous dévoile un nouveau peuple, une nouvelle culture à tonalité orientale, ce qui n'est vraiment pas une mauvaise chose. Il y a une certaine beauté qui s'en dégage si tant est que nous sommes facilement fascinés par ce type de culture. Et grosso-modo, c'est de l'aventure basique, comme depuis le début de cette série donc, ce n'est pas vraiment problématique. Là où ça devient limite gênant, c'est que ce tome clôture une saga et chaque personnage (ou presque) doit voir poindre sa finalité. Pour ce coup, on peut largement dire qu'il y a de quoi être surpris. Dommage que ce soit dans le mauvais sens du terme.


Bifurquons directement sur les personnages puisque l'histoire n'a plus grand chose à nous apprendre. Il est agréable de retrouver toute la bande. Pardon, toute la bande sauf ce que je considère comme le meilleur élément de cette série : Stirius. D'aucun pourrait dire qu'il ne fait pas tellement parti du cercle assez fermé des personnages principaux - qu'il ne vient pas de Tolden mais bon sang ! Il s'agit là d'une des meilleures idées du créateur : un personnage drôle, attachant et assez mystérieux pour nous y adhérer complètement alors pourquoi le retirer de cette dernière aventure ? A la place, nous avons le droit au retour de certains personnages présentés par le passé. D'accord, ces retrouvailles sont sympathiques et quelque part, ça fait plaisir de les revoir. Le problème, c'est au détriment total d'un personnage bien plus profond et mieux écrit. De quoi faire bouder une bonne partie des lecteurs. Mais bien évidemment, si on est, en un sens, heureux de revoir tout le monde, les conclusions de chaque personnage sont juste à pleurer ! Sans subjectivité ni attachement, je veux bien admettre que les choix proposés ont un sens, mais pas de manière aussi abrupte ! La lecture est donc d'autant plus difficile que ces finalités n'ont pas grand sens si ce n'est tenter de provoquer une émotion de tristesse légitime chez le lecteur : mauvais calcul, on est juste déçu ! Malgré cela, si il fallait garder en tête un point positif, on dira que dans l'ensemble, les personnages - excepté pour ce qui est de leur conclusion - sont bien construits et poursuivent d'animer leur aventure avec maîtrise et efficacité.


Pour le côté artistique, Jean-Pierre Danard clôt également cette série avec toujours autant de talent, du moins est-il inchangé depuis pas mal de tomes.


Cette conclusion est problématique dès lors où les personnages principaux, les piliers de cette grande saga, obtiennent une fin de traitement largement décevante quand bien même ils n'ont pas toujours été sympathique ou attachant au cours de cette aventure, de qualité assez moyenne quoi qu'on en dise. Il est également dommage de constater qu'après un tome 16 presque magnifique, la chute n'en est que plus rude. Le Crépuscule du Masque marque une fin d'épopée qui aurait mérité un jugement peut-être plus neutre. C'est difficile de se dire que l'on a vécu tant de choses aux côtés de Marlysa et de ses amis pour en arriver à ça. En un sens, l'auteur est un génie, si tant est que sa véritable volonté était de nous offrir un spectacle aussi déprimant.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 19 oct. 2020

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PhenixduXib

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