Ange n'a pas fini de nous étonner. En effet, après 26 tomes de la geste des chevaliers dragons, le Draconomicon explore de nouvelles facettes de l'ordre.
Il n'est ici pas question de combats héroïques destinés à terrasser la bête immonde, d'influence pernicieuse du Veil ni même d'intrigues politiques ourdies en secret. Non, c'est de science (et un peu de pouvoir aussi) qu'il est question dans cet opus.


Voyez plutôt : une érudite de l'ordre (oui, ça existe) esquisse une solution qui permettrait aux peuples de ce monde d'obtenir un avantage significatif sur les dragons. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, tout le monde ne souhaite pas que cette trouvaille soit mise en œuvre. Commence alors une traque mortelle...


Une fois encore, les auteurs s'inscrivent dans un contexte sociétal où les fondements de la science se voient remis en cause par des croyances étayées sur... du vent. L'obscurantisme est à l'œuvre. C'est amené de façon fort habile et les complotistes pourront y voir une nouvelle pierre à l'édifice de leur paranoïa.


Côté illustrations, je suis plus mitigé. En effet, le trait de Patrick Boutin-Gagné est fluide, ses architectures efficaces et la structuration des cases judicieuse. Néanmoins, en ce qui concerne les personnages, s'ils sont généralement bien proportionnés et finement représentés, le dessinateur a la désagréable manie de modifier la structure de leurs visages. C'est ainsi qu'on ne les reconnaît pas toujours du premier coup d'œil. Ce travers va au-delà de l'expressivité des visages, bien naturelle et souvent réussie sous son crayon.
Si cela m'a un peu gêné, je reconnais volontiers son talent global pour illustrer les scénario bien ficelé d'Ange. L'épilogue est à cet égard stupéfiant et parfaitement représenté.

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le 18 oct. 2020

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