Le Syndrome de Stendhal
6.2
Le Syndrome de Stendhal

BD franco-belge de Aurélie Herrou (2017)

Je me suis offert cette BD pour la Noël, le graphisme m'ayant particulièrement plu lors du feuilletage effectué en librairie. Je craignais que le musée qui a participé au projet, n'oriente un peu trop le récit, mais pas du tout, et c'est tant mieux.


Malheureusement le récit reste assez pauvre. Et c'est domage parce que ça commence bien (quoique la mise en place est un poil trop longue) ; ce syndrome dont j'ignorais l'existence (il me semble) est super intéressant et voir un personnage atteint a de quoi créer de l'enthousiasme. Sauf que le traitement n'est pas à la hauteur : il ne se passe pas grand chose, l'auteure répète les mêmes situations. Certes, il y a évolution dans le sens où le héros est de plus en plus atteint, mais arrivé aux deux tiers du bouquin, les événements s'enchaînent de manière trop brève et trop décousue (le passage en maison de repos est lamentable). Quant à la fin... c'est honteux de terminer un récit pareil ! On en vient à croire que l'auteure avait une idée pour commencer son récit mais pas pour le terminer. Simplement parce que ce n'était pas assez nourri ! Il y a bien une tentative avec cette romance qui prend fin, sauf que ce n'est jamais traité sérieusement, ça ne mène à rien (ça aurait pu servir à montre que le héro se coupe du monde, c'était peut-être l'intention à la base, mais l'auteure n'y parvient jamais, ne fut-ce que parce qu'elle ne montre jamais le héros intégré à quoi que ce soit) et on aurait pu couper ces scènes sans que ça ne change quoi que ce soit au récit.


Heureusement le graphisme est de très grande qualité. Le dessin est rapide, précis, efficace. Il y a un jeu sur le mouvement qui est très agréable : le dessinateur expérimente avec son médium, s'amuse avec les points de vue, avec le temps. Le découpage est efficace, fluide. L'action est toujours lisible. Le trait léger et parfois tremblotant est toujours juste. Les attitudes sont très bien rendues. Le jeu d'ombre est assez bien géré et adapté au style graphique. Le travail de couleurs est également remarquable, ajoutant un plus au dessin, permettant ainsi de compléter les ambiances souvent étranges de cette BD.


Bref, cette BD déçoit pour le traitement misérable de son sujet mais se lit malgré tout grâce à un très beau travail graphique.

Fatpooper
6
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le 5 janv. 2018

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