Trouvé en seconde main, pris au hasard, le titre m'intriguait et le graphisme m'a plu. Et puis j'aime la bd underground ricaine. Et bien c'est une bonne pioche.
L'album est composé de plusieurs récits, malheureusement pas toujours sur le thème du voyeurisme contrairement à ce que laissait présager le titre et la couverture. C'est plutôt une forme de partage, d'exhibitionnisme modéré, où l'auteure nous fait part de ses inquiétudes, de ses phobies, de ses ambitions, tout cela par le biais d'interactions sociales. La BD permet de découvrir un personnage complexe mais aussi un univers US rarement mis en valeur (on est entre les conventionnels et les marginaux, on va dire).
Le graphisme est simple, efficace. Je me demande ce que donnent les planches en noir et blanc tant la couleur permet de dégager facilement des plans, de faciliter la lecture, même si elle est timide (un peu comme dans les BD de Pratt où l'aquarelle est déposée délicatement et légèrement). L'album est dense, les pages bien remplies mais avec un découpage très cadenassé (des gaufriers) qui convient parfaitement au ton et au style. Les personnages ne sont pas hyper expressifs ni reconnaissables mais ça fonctionne avec ce type de narration.
Bref, chouette album qui me donne envie de découvrir d'autres albums de cette auteure que je ne connaissais pas (et qui parvient aisément à s'émanciper de l'emprise de Michou).