Adaptation bd du jeu vidéo éponyme sous forme de genèse, Lost Planet : First Colony est



une immense déception



de science-fiction au rythme atrocement mal géré, à la narration plus qu’insipide, qui ne vaut quelque chose que par le dessin de Massimo Dall’Oglio.


Sur fond de colonisation spatiale en vue de terraformations éparpillées dans l’univers autour de sources d’énergie capables de subvenir aux besoins vitaux d’une humanité condamnée sur une planète à l’agonie, le récit suit le Capitaine June et son équipe de pirates cosmiques écrasés sur une planète glaciale à la suite d’un hack inabouti des données de la Nevec, conglomérat surpuissant exploitant la soumission de ses ouvriers.
L’idée générale du scénario est plutôt intéressante et, bien menée, aurait pu aboutir à une belle série de trois ou quatre volumes où l’angoisse et l’horreur l’auraient partagé à la réflexion politique et philosophique quant à la place de l’homme dans son environnement. Malheureusement, le format choisi, le manque d’investissement d’Izu, scénariste, ou son absence de technique narrative, crashent l’ensemble sans espoir de survie :



aucun suspense retenu, aucune tension, aucune finesse, aucun sens du message dans le parcours des personnages…



Tout s’enchaîne sans transition, sans aucun respect du temps réel ou des temps morts indispensables à la construction émotionnelle, bref un incommensurable problème de rythme. Le lecteur n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer avec la précipitation incessante des séquences et pourtant, tout ce qu’il en ressort une fois le tome refermé se résume à un vaste échec de l’ignition imaginative.


Massimo Dall’Oglio a beau servir de très belles planches, gérer la dynamique des séquences, établir une atmosphère idéale au rendu de cette planète hostile, et créer de superbes monstres, son dessin ne sauve pas l’album. D’autant plus qu’au-delà des décors, les traits arrêtés des portraits ne suffisent pas à caractériser convenablement les personnages et laissent un flou supplémentaire dans l’identification, d’autant plus gênant que l’absence de rythme nourrit cet aspect fouillis et brouillon de l’absence de narration.



Je leur avais promis gloire et fortune.



Bel exemple de l’accumulation des clichés qui tentent de construire la narration. Quelques dialogues font, par moments, le boulot, laissent percevoir quelques angles de caractère des personnages, mais restent insuffisants dans cet



amas informe de science-fiction embryonnaire.



Le résultat, c’est l’impression générale d’une belle idée gâchée : l’album n’est au final qu’un résumé introductif à une saga de jeux vidéo, sans aucune autre saveur que quelques éclairs graphiques. Ce n’est pas cette planète explorée qui reste perdue au cœur de l’espace, mais bien le temps de lecture consacré à l’insipide d’un scénario inexistant et que l’appliqué illustrateur Massimo Dall’Oglio s’est évertué à mettre en images malgré l’absence de matériel utile.
L’impression de n’avoir survolé qu’un



pitch prometteur mais non développé.


Créée

le 14 oct. 2017

Critique lue 129 fois

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