Piètres Préliminaires

Un titre qui évoque certains thèmes, promet certains dessins.
Grosse déception.

Le scénario n’aborde le principe du sexshop qu’en opposition à la douceur campagnarde, que pour caractériser d’a priori le personnage féminin, et jamais n’approche rien de subversif, ni même de sensuel. Rapports froids, personnages plats. Le pitch n’est pas précis, l’auteur Turf lui-même semble ne pas savoir ce qu’il cherche à raconter : Raymond est le maire d’un petit village aux allures de sud rustique, célibataire il se gave de rouge à longueur de journée, la jeune et très jolie Amandine vient installer son magasin ambulant du vice au cœur du marché local, sous les yeux d’abord éberlués et choqués des riverains. L’antagonisme pourrait être une intéressante idée si elle était suivie, mais l’intrigue survole et ne raconte rien.
Le dessin pourrait ramener un peu d’intérêt à l’ouvrage. C’est raté : l’ensemble est très déséquilibré : de jolies filles, fines et avenantes mais des hommes de caricature, grossiers et stupides, un réalisme un peu strict, et des couleurs criardes, une absence d’arrière-plans, de vie. Pas de relief mais des aplats, vide. Si ce n’est pas moche, ça n’est pas beau non plus.

Au final, on ne sait quoi penser du volume. S’il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir. On n’est pas encore trop gêné pour l’auteur mais c’est la limite, les attentes se font lourdes.

      Matthieu Marsan-Bacheré