La pochette m'a donné envie de lire cette BD. Et puis le fait que c'est un western aussi. Malheureusement j'en ressors déçu.


Le récit est assez fade, il ne se passe pas grand chose. C'est construit sur le mode du flashback, avec une voix off peu inspirée en permanence pour nous faire part des états d'âme du héros. On nous explique les étranges pouvoirs du personnage, comment il les a acquis, mais tout est trop distancé, on n'a donc jamais vraiment peur pour lui (surtout une fois qu'on apprend quel est son pouvoir). L'auteur enchaîne quelques révélations peu intéressantes pour terminer là où le récit aurait dû commencer. En fait, ce tome 1 n'est jamais que la plus longue mise en place possible pour un récit simple. C'est dommage. Et en plus ça pue l'influence des comic books de super héros. Les personnages ne sont pas terribles non plus. Il n'y en a que deux qui sont vraiment abordés, mais ça ne va pas beaucoup plus loin que la présentation initiale.


Le graphisme était censé me séduire. Les premières pages sont, en effet, assez belles : une utilisation des masses de noir qui fait plaisir ! Mais très vite, on se rend compte que le dessinateur ne les maîtrise pas, il se retrouve souvent forcé de mettre des halos blancs autour de ses personnages ou de certains accessoires afin que ça reste lisible. Les halos, c'est horrible. Je connais beaucoup de jeunes auteurs qui tentent de percer qui ne foutent dans leurs illu, ne comprenant pas que ça gâche le dessin. C'est comme si l'auteur n'osait pas aller au bout du concept graphique, à savoir utiliser les ombres. En même temps ce n'est pas facile, je l'admets. Mais si c'est pour mettre des halos, autant ne pas s'aventurer là-dedans... Je ne suis pas très fan du design des personnages. Il y a un côté monstrueux et grotesque qui rappelle à nouveau les comic books américains. Certaines cases sont belles car l'auteur joue bien, par exemple, de la maigreur du héros, mais d'autres sont très vilaines, justement parce que l'auteur ne parvient pas à tirer profit, par exemple, de la rondeur d'nu personnage, qui apparaît alors comme figé. Mais plus embêtant encore, ce surnombre de traits, de lignes, de micro-masses qui rendent le dessin un peu brouillon ; ça reste lisible, mais il y a trop de petits détails inutiles, là où une grosse masse de noir aurait été aussi radicale qu'efficace. Le découpage, enfin, est assez inégal : certaines planches sont belles parce que l'auteur parvient à rythmer ses pages et son action, d'autres sont assez plates, comme si l'auteur avait été en panne d'inspiration ce jour là.


Bref, un album qui aurait pu envoyer du lourd et qui s'avère décevant : le récit est fade tandis que le dessin est brouillon, parfois moche, avec tout de même quelques fulgurances appréciables notamment grâce à une utilisation rare mais radicale des masses de noir.

Fatpooper
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le 16 juin 2016

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