Ce manga est une tranche de vie de la famille d'Osamu Tezuka, à savoir la naissance de ses trois enfants, Makoto, Rumiko et Chiiko. L'identification est tellement présente que cette œuvre est largement autobiographique, sauf qu'ici, on parle de la famille de Tetsurô Omsamu, mangaka de son état et qui va jongler entre son travail qui lui prend tout son temps et l'arrivée de ces enfants.


Le titre date de la fin des années 1970, donc l'auteur revient avec nostalgie (et humour) sur cette période charnière où son activité l'empêche d'assister à la naissance de son fils, Makoto. Arrivant en retard, il voit ce bébé, et s'étonne qu'il ne ressemble pas à lui ou à sa femme. Pris de panique, il est persuadé qu'on l'a échangé dans les couveuses, sa femme étant fatiguée par ces angoisses saugrenues.
Le manga montre également à quel point ces parents étaient un peu largués par cet enfant, puis par l'arrivée de la première fille, Rumiko, qui va devenir l'enfant chéri, ce qui va rendre jaloux le garçon. On voit ainsi des batailles de chiffonnier concernant celui qui aura tel ou tel jouet, qui sera le plus gâté... au point qu'ils rendent fous leurs parents. La femme de Osamû est une père au foyer qui doit assurer la vie de famille, et s'exaspère des absences répétées de son mari, trop occupé par son métier de mangaka.
La deuxième fille, Chii, sera peu présente, car elle intervient surtout dans les deux derniers chapitres. Les deux autres enfants vont se demander comment arrivent les bébés, et on constate que Chii ne fut pas désirée par la mère, qui trouvait que trois enfants, ça faisait beaucoup, mais par le père, qui voulait avoir enfin un bébé qui lui ressemble.


Par ce manga, Osamu Tezuka revient sur un élément (très) important de sa vie, commente les bêtises de leurs enfants, laissant surtout sa femme s'en occuper et lui d'être très coulant avec eux. Il constate surtout le goût artistique de son fils se développer, aimant beaucoup tout ce qui touche au fantastique et à l'épouvante. Ce qui se confirmera dans le futur, car Makoto Tezuka est devenu réalisateur, en partie dans ces genres-là.


C'est une très jolie tranche de vie, qui parlera sans doute à ceux qui ont été l'ainé ou le cadet de la famille, car c'est assez juste de ce côté-là.

Boubakar
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le 15 oct. 2015

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Boubakar

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