Des pirates, des ninjas, des saiyans de l'espace, on en a vu des genres de héros différents dans le monde du manga. Souvent construit autour d'une même structure de récit qui emprunte à la quête initiatique, les shonens ont tout de même su développer une grande richesse au travers de la diversité des thèmes et milieux abordés. Si bien qu'il était étonnant que le genre des super héros cher aux comics américains n'ait jamais vraiment été traité par les mangakas japonais.
Ce n'est qu'à partir de 2014 que Kohei Horikoshi publie son manga My Hero Academia. Ce dernier raconte l'histoire de Izuku, jeune élève qui espère intégrer la célèbre école de Yuei. Petite précision, Yuei est un lycée formant la crème des super-héros dans un monde où 80% de la population a acquis des pouvoirs. Seconde petite précision : Izuku fait partie des 20% de malchanceux.
Condamné à l'échec du simple fait de sa malchance biologique, Izuku refuse pourtant d'abandonner son rêve quitte à se mettre un jour en danger pour sauver un camarade. Témoin de la scène All-Might, le numéro 1 des supers, va alors donner sa chance à ce garçon en lui confiant son pouvoir, le One-for-All. Compilation de la puissance des prédécesseurs ayant porté ce pouvoir, Izuku en devient ainsi le nouveau réceptacle. Nouvel héritier du plus grand des super-héros, il va alors apprendre quelles sont ses responsabilités et quel fardeau il a accepté de porter.
Ce manga est sans conteste l'une des lectures les plus feel good que j'ai pu avoir et cela grâce aux protagonistes du récit. Horikoshi, lorsqu'il écrit ses personnages et les rapports qu'ils vont créer entre eux, fait le choix de conserver à chaque instant une note positive et optimiste. On parle ici de jeunes apprentis supers aux idéaux et à la bonté exemplaires. Pour ma part, l'attachement à ces derniers a presque été immédiat, certains pourront malgré tout trouver à redire à cette candeur juvénile qui est certaine et peut parfois virer au cliché.
Pour autant, l'auteur n'oublie pas de nous raconter une véritable histoire et de s'interroger sur la position qu'occupe le super héros dans la société, sur ses limites, ses dérives et finalement sur le paradoxe d'un système qui crée de lui-même ses propres super-vilains. Derrière la simplicité de l'intrigue de base se cache une certaine profondeur qui va trouver à se révéler au fur et à mesure que le récit avance.
Il faut aussi saluer la qualité du dessin mais aussi du découpage. Ce manga est d'une beauté et d'une énergie qui font souffler un vent de fraîcheur sur le paysage manga. Les scènes d'action sont particulièrement réussies et donnent une véritable idée du mouvement.
Finalement, ce manga nous parle avant tout de solidarité, il s'agit d'une très belle traversée dans l'univers des super héros dont vous ressortirez avec le sourire mais aussi avec un regard nouveau. Simplement car il prend le parti de ramener les super héros mais aussi les super vilains à ce qu'ils sont vraiment : des êtres humains.