À l'approche des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, le Japon décide "d'épurer" le pays afin d'offrir aux occidentaux un image "propre" de leur culture et démontrer ainsi que le gouvernement protège la jeunesse de toute influence nocive. La commission de censure instaurée et composée de politiciens, intellectuels et éducateurs de la vieille école, doit e.a. statuer sur le degré de violence (décrite...ou seulement suggérée !) dans les manga's pour les moins de 20 ans.
C'est à ce moment que Mikio Hibino, mangaka de 32 ans, propose à l'éditeur du magazine "Young Junk", une série mettant en scène des zombies cannibales... Les suggestions du responsable éditorial pour euphémiser les propos et dessins du manga en devenir, heurtent le sens d'intégrité pour une création de Mikio. Il se demande jusqu'où on peut dénaturer un oeuvre pour aboutir à une conception qui ne reflétera finalement plus les idées et opinions de celui qui désire s'exprimer librement.
L'auteur Tetsuya Tsutsui s'est appuyé sur son propre vécu (en 2013, le mangaka a lui-même subi la censure pour le 1 volume de "Manhole") pour scénariser et dessiner cette histoire d'anticipation (?). Subtilement, et sans oublier de rappeler les avis des membres du comité de censure, le fait qu'un auteur doit se nourrir et payer ses factures (et peut donc être enclin à faire des concessions), ce qu'il est advenu aux comics américains dans les années 1950... Tsutsui nous amène à s'alerter et surtout à s'insurger contre la censure !
Il établit clairement dans ce premier tome (du diptyque) que de l'atteinte à la liberté d'expression, il n'y a qu'une enjambée (empoisonnée) a l'endoctrinement.