Poison City est mon second manga de Tetsuya Tsutsui même si je dois avouer n'avoir aucune mémoire de ce manga ( la défaite mais je l'ai noté 6 ).
Poison City n'est pas un seinen comme vous pourrez en rencontrer, en réalité ce n'est même pas un manga comme vous pourrez en rencontrer et c'est l'une des nombreuses raisons qui font que ce manga transcende tout qui pouvait se faire jusque là.
Poison City raconte deux histoires en parallèles : l'une est une histoire de zombie assez basique ( le zombie c'est porteur en ce moment ), l'autre c'est l'histoire de son mangaka. Cette double exposition a pour but de parler d'une chose : la montée du rigorisme sous couvert de bien faire dans la société japonaise. Pour ce faire, l'auteur va se baser sur son expérience de censure de son manga Manhole ( que j'ai mais que je n'ai pas encore lu d'ailleurs ) et l'extrapoler légèrement.
Le résultat est un manga revendicatif ... Jusque là les mangas s'étaient limités à afficher une morale en fin d'histoire ou pour les plus long quelques leçons de morales se basant sur des situations fictives. Ici, ce n'est pas le cas et en ce sens le manga est unique puisqu'il agit comme un manifeste.
Toutefois, le manga reste excellent avec un fin noire qui sied parfaitement au thème.
Il est amusant de voir que ce rigorisme dénoncé au Japon se reflète aussi bien dans les sociétés occidentales actuelles. Je lisais ce matin un article qui parlait de ce problème à Londres dans une université ou les élèves censuraient toute parole ne leur convenant pas et finissaient donc par s'auto censurer ( par exemple une féministe de 75 ans a été interdite de colloque par un comité transgenre pour son affirmation qu'une femme ne se devenait pas ).
J'ai trouvé des échos particuliers dans ce manga. L'auteur pointe du doigt les incohérences d'un système ou l'on interdit tout pour le bien des autres quitte à tomber dans le n'importe quoi, son message marque fort nos temps de retour fort aux religions mais aussi au comités inquisiteurs. Je pense que l'histoire aura même un impact considérable dans quelques années si l'on continue de cette manière avec un fatalisme réaliste.
Pour clôturer ma critique sur ce manga ô combien particulier qui frôle la perfection, je donnerais une citation :
L'enfer est pavé de bonnes intentions.