Il fût un temps où Didier Crisse savait faire preuve d'imagination et d'audace. Les premiers tomes de l'Atalante furent à mon sens de belles réussites. Malheureusement, avec le temps et le changement d'illustrateur, la qualité, tant graphique que scénaristique, n'a fait que décroître inexorablement.
Il semble que son imagination se soit tarie et qu'il se contente de surfer sur le succès de sa série.
Avec Première larme, c'est une série parallèle qu'il engage, comme il l'a déjà fait avec l'Odyssée.
Le résultat est consternant : une faible resucée inspirée de Edge of Tomorow, agrémentée de quelques divinités ne suffit pas pour insuffler le moindre zéphyr à ce récit on ne peut plus linéaire. C'est ennuyeux au possible et vraiment mal écrit.
Côté dessin, en dépit du fait que Fred Besson soit au crayon, il n'y a guère d'enchantement. Les paysages et architectures sont certes soignés mais les personnages ridicules, en particulier au niveau des visages, grossiers. Quand on sait les merveilles que Besson est capable de réaliser s'il est inspiré. Il n'a semble t'il pas vibré pour cet opus. Celui-ci est d'ailleurs bien le dernier que j'acquière de ce scénariste déchu. Ce n'est pas ma première larme de dépit mais ce sera assurément la dernière.