Comme tout épisode « fondateur » d’un feuilleton, "Quelque part entre les ombres" en établit les codes, les grandes lignes, les contraintes auxquelles les suivants ne devraient pas déroger. Ici, ambiance noire, États-Unis après-guerre et enquête policière, avec les personnages et les passages obligés du genre.
A priori, rien de bien exceptionnel, donc. Seulement, le choix de mettre en scène des animaux anthropomorphisés — ou des hommes animalisés, c’est comme le verre à moitié vide — pimente un peu l’affaire. Si le procédé n’a rien d’hors du commun, si on sait au moins depuis "Maus" qu’il n’est pas réservé aux bandes dessinées pour enfants, il permet de porter un regard nouveau sur ce qui ne s’annonçait guère original.
Inutile de résumer l’intrigue, qui se trouve dans quelques centaines d’autres œuvres. On pourra donc faire le fin museau, si on garde à l’esprit qu’une bande dessinée n’est pas un scénario + du dessin, mais un scénario et du dessin ensemble : ici, c’est vrai, le trait sert l’histoire plus qu’il ne s’y mêle. Mais ce serait bouder son plaisir, car de "Quelque part entre les ombres" se dégage une certaine intelligence, pas si courante dans le genre noir — récit, bande dessinée et cinéma cumulés.
Alcofribas
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le 10 févr. 2015

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