J’aime la bande dessinée depuis longtemps, chaque album est comme un voyage vers l’ailleurs. La diversité actuelle permet aux œuvres les plus variées d’exister. J’aime de plus en plus les albums où les auteurs peuvent exprimer leur singularité.
Ce qui me touche le plus, ce sont les auteurs qui réussissent à exprimer de l’émotion au travers de leur récit. Un reflet de vie fragile et fugace que peu d’auteurs atteignent. Larcenet avec le Combat ordinaire et plus encore avec Blast, est un de ceux qui réussissent le mieux ce tour de force. Avec ces livres, je vis, je ris, je pleure.
Aujourd’hui je viens de lire un album de David Prudhomme, qui a su me toucher de la même façon. La lecture de Rebetiko m’a véritablement bouleversé. Depuis sa sortie cet album me faisait de l’œil et pourtant je ne l’avais pas encore lu. Sans doute, avais-je pressenti l’émotion qui se dégage de cette BD et ainsi fait durer le plaisir de l’attente.
La lecture de cet album a été bien au delà de mes attentes. J’ai été frappé par la force qui se dégage de cette histoire. Prudhomme nous immerge dans les bas fonds d’Athènes dans les années 30, à la rencontre d’une bande de musiciens insoumis aux règles de leur époque, créateurs d’une musique qui révéla pleinement l’âme de la Grèce, la vraie, celle du peuple, de la misère et de la vie. Des artistes marginaux dont l’existence même est un défi au fascisme de l’époque.
Le temps d’une journée et d’une nuit, nous suivons Stavros et ses amis dans leurs errements. Leur vie de se partage entre les femmes, le hachisch et surtout d’un endroit où jouer et danser le Rebetiko au son de leurs bouzoukis.
Le dessin est superbe et a une force d’évocation incroyable. Il nous fait rentrer dans l’univers de ces hommes rudes et fiers. On a l’impression d’effleurer leurs âmes. C’est beau, triste et déchirants à la fois. Pleinement humain donc.
Ce livre est un voyage au sens où il m’a amené à découvrir de nouveaux horizons. Prudhomme a initié ce voyage, à moi de le prolonger maintenant en allant à la découverte de cette musique.
Le_bibliophage
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le 16 janv. 2015

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Le_bibliophage

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