Chris Ware est un auteur passionnant. Malheureusement, acheter un de ses bouquins chaque semaine reviendrait à flinguer son budget survie. C'est pourquoi il faut se laisser tenter une fois de temps en temps seulement, à moins d'avoir beaucoup de sous de côté.

La question que l'on pourrait se poser pour un tel livre, c'est : est-ce légitime? A-t-on vraiment besoin de voir les croquis d'un auteur paraître en BD? Pour les inconditionnels, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, TOUT est bon à collectionner de la part de son auteur fétiche. Et les autres?

Et bien je dirai oui, du moins dans le cas de cet artiste. Car Chris Ware ne s'est pas contenté de prendre des gribouillages au hasard, il sélectionne, il présente diverses thématiques qu'il alterne intelligemment (banjo, chaussure, les gens, les coins de rue, strips) et surtout il arrive à faire de cet ouvrage une prolongation de son oeuvre globale.

Alors oui la forme est plus libre, encore qu'on y ressent par moment une certaine maniaquerie (besoin de ne pas faire de fautes, changements de sens de lecture, pages longues à lire, couverture très design, ...), mais c'est vraiment dans les sujets abordés que la continuité est plus évidente. Comment ne pas faire le rapprochement entre ses personnages et ses notes de bas de page, sorte de journal intime improvisé entre deux dessins. Ainsi Ware semble trimballer son mal être partout avec lui, permettant en quelques sortes de mieux comprendre ses personnages fictifs via quelques révélations. C'est en cela que ce livre me paraît tout à fait légitime et cohérent par rapport à ses publications.

Sinon, le fan sera ravi de découvrir des anecdotes sympathiques tant sur son parcours (notamment lorsqu'il se réunit avec d'autres auteurs ; par exemple il ouvre ici une petite passerelle avec l'ex trio de Toronto -Matt, Brown, Seth-) que sur sa façon de concevoir ses bandes dessinées (plus particulièrement son célèbre Jimmy Corrigan).

Le problème pour moi réside dans un format trop petit. Certaines notes sont tout simplement illisibles ou donnent très vite mal à la tête tant le déchiffrage s'avère difficile. En plus, les strips dominent largement sur la fin du bouquin et ce, avec des textes toujours plus longs et toujours plus petits, de quoi décourager les plus téméraires).

Bref, le date book est un livre intéressant, mais difficile à lire, même en prenant le temps de le lire.
Fatpooper
9
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le 18 août 2012

Critique lue 389 fois

Fatpooper

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