Alan Moore aime les héros détraqués. Tant mieux pour le lecteur, qui n'a pas à se taper un super-héros manichéen, un boy-scout avec un masque à moustache. Mais quand l'histoire et les méchants ne sont pas au niveau...
La première partie de l'histoire monte en puissance, au fil d'une enquête menée par les flics pour identifier V. En parallèle, le lecteur le découvre dans sa relation avec Evey.
Malheureusement, le soufflet retombe dans la deuxième partie. Les grands méchants de l'histoire sont trois pauvres types en costume, sans charisme et sans envergure. Le combat de V paraît alors totalement démesuré. A quoi bon le terrorisme, la mort des innocents, puisqu'avec son habileté, V aurait pu se "contenter" de faire tomber 3 ou 4 têtes et de faire passer ses appels à l’insurrection ?
Dans cette deuxième partie, les incohérences se multiplient. Même si on ne sait pas d'où vient V, d'où vient son fric ? Il est seul, mais riche à millions. Même s'il a bouffé des médocs qui lui ont défoncé le cerveau, la séquestration d'Evey semble totalement sadique et inutile. Après des mois de vie commune, il avait besoin de ça pour l'éprouver ? Quant à la mort de V, je suis peut-être très con mais je n'ai pas compris à quoi elle sert. La toute fin est juste risible avec Evey qui accueille un nouveau pygmalion mâle.
La postface de la BD est particulièrement éclairante : Alan Moore raconte comment lui et Lloyd ont conçu le personnage. La fin n'avait pas été envisagée dès le début. Désolé, mais ça se sent à la lecture.
Sans rancune, Alan, je reste avec les Watchmen.