Critique numéro par numéro.


#1 [Décembre] Après une série Cable & the X-Force assez désastreuse (ou plutôt très moyenne et complètement desservie par Larroca), Marvel se devait de remettre X-Force sur le devant de la scène. Mais ça ne semble pas être pour cette fois. Déjà les lecteurs ont l'air assez hermétique au style graphique, pourtant original et sympathique, de Rock-He Kim (qui je l'avoue est assez inégal et souvent un brin rigide), et ensuite, il faut bien avouer que ce premier numéro est loin d'être convaincant côté scénario. Et pour l'avoir lu en VO et en VF, il est complètement desservi par la traduction (salut les phrases courtes bien américaines qui perdent tout leur sens quand c'est traduit un peu rapidement !)


Déjà, le fait est que je n'ai toujours pas pigé pourquoi X-Force avait changé la composition de son équipe pour se retrouver avec celle-ci. Psylocke, ok, pourquoi pas, mais Marrow ? Pas que je n'aime pas le personnage, mais tout le monde l'avait oublié, et le numéro peine à montrer pourquoi Cable pense à elle maintenant, et pourquoi il relâche des membres comme Domino ou Forge qui lui étaient utiles et fidèles. Mais peut-être que ce sera explicité plus tard ? Espérons. Mais c'est vrai que l'équipe choisie par l'auteur ne sonne pas comme une évidence.


Ensuite, la série X-Force a décidé de partir cette fois-ci dans des opérations black ops orientée géopolitique, et c'est du coup, pas forcément évident à suivre au niveau de l'intrigue. Surtout qu'en parallèle les persos passent leur temps à en faire des tonnes... On a le droit à Marrow qui nous fait chier à nous parler de musique et de violence sans raison (et à ponctuer ses phrases de "bébé" absolument abominables et qui auraient dû rester des baby comme le faisait Geneviève Coulomb dans ses étranges traductions. Parce que là, ça ne fait vraiment pas naturel) et à Fantomex qui nous fait son numéro bien appuyé de charmeur français avec les "ma chérie" et les références à Tintin et au Fromage de rigueur.


Mais le véritable problème est peut-être que l'intrigue de ce premier numéro ne passionne pas en plus de se montrer très bavarde, ce qui est un peu gênant. On se fout, pour le moment, de l'enjeu, qu'on a du mal à réellement saisir. Il manque en plus un temps fort véritablement marquant, malgré des splash pages/splash panels vraiment réussis de Rock-He Kim, on manque d'implication, et l'ennemi est beaucoup trop anonyme. Globalement, c'est un numéro plutôt bien chiant. Heureusement, le cliff est quelque peu intéressant (on est loin de s'en relever la nuit, mais on se dit que ça peut donner des choses intéressantes pour la suite). [4]


#2 [Janvier] Après un numéro #1 un peu nul, que donne ce second numéro ? Je dirais qu'il y a légèrement du mieux mais que c'est franchement pas encore ça. Déjà, bon point, c'est Cable le narrateur, et plus Marrow. Ensuite, l'intrigue se révèle un peu plus et semble avoir des enjeux intéressants. J'aime bien voir Cable essayer de mêler les mutants au jeu de l'espionnage international pour éviter d'être encore et toujours les boucs émissaires. Côté bons points du scénario, on en apprend aussi un peu plus sur le retour de Marrow (ce ne serait donc pas complètement gratuit ?) et on voit moins Fantomex faire le comic-relief balourd de service (mais il le fait quand même un peu). Après, il reste malheureusement des défauts. C'est bien sympa que Cable ait comme credo "La fin justifie les moyens"... Mais a t-il besoin de le répéter toutes les deux pages ? Au bout de trois fois, je crois que j'avais fini par bien piger le truc, mais non, il le répète encore et encore jusqu'à l'usure ! C'est vraiment ULTRA chiant, et c'est vraiment le gimmick d'écriture qui s'effondre sur lui-même (un peu comme Marrow et sa comparaison musique/violence le mois dernier).


Bon, et l'ennemi du numéro est pas hyper charismatique, mais bon, il se fait battre d'une manière plus qu'étrange en deux secondes donc ce n'est pas si important que ça.


Que dire de cette série X-Force ? Je pense qu'elle a du potentiel, qu'elle pourrait être bien, mais elle a un peu de mal a décoller. Peut-être aurait-il fallu aussi un dessinateur star sur le titre plutôt qu'un artiste bizarre qui fait des personnages rigides du cul et polygonaux ? Au moins ça change de d'habitude, mais ce serait mieux si ça changeait en bien...


Donc voilà, j'avais trouvé les deux premiers numéros potables à la première lecture VO. A la relecture VF, je trouve ça plutôt bien chiant et j'espère que ça s'améliorera rapidement, sinon ça va vite devenir le mouton noir du magazine X-Men. [5]


#3 [Février] Hm. J'ai beaucoup de mal avec cette nouvelle version de la série X-Force. La précédente série, Cable & X-Force, était une série plutôt décevante, et malheureusement celle-ci ne relève pas le niveau. Elle n'a pas grand chose à voir avec la précédente, si ce n'est le personnage de Cable, mais elle réussi l'exploit d'avoir le même niveau de non-qualité... Les dessins Rock-He Kim n'ont rien à voir avec ceux de Larroca, mais ne sont pas très agréables non plus. Les personnages sont figés, statiques, inexpressifs, les décors sont une espèce d'ode au carrelage et la colo est ultra terne (mais bon, c'est aussi l'esprit de la série qui veut ça...)...


Et côté scénar', on est plus du tout dans le sauvetage du présente suite à une prémonition future, on est dans du black-ops, face à des menaces mondiales inconnues, sans aucun charisme... Youpi ? Bien entendu, aucun personnage n'est attachant, surtout pas Marrow qui ne semble être revenue à la vie que pour faire chier le lecteur... Et Psylocke et Fantomex ne sont que l'ombre de ceux qu'ils étaient dans l'Uncanny X-Force de Remender (donc déjà que j'aimais pas Fantomex, je vous laisse imaginer...).


Je ne vais pas m'étendre plus longtemps. Je n'ai aucun plaisir de lecture avec cette série, alors j'espère franchement que la qualité s'améliorera dans les prochains épisodes. [3]


#4 [Mars] Bonne nouvelle pour cet épisode, on a du changement pour la partie graphique de la série ! Jorge Molina débarque aux dessins et à la couleur et c'est tout de suite plus agréable ! C'est vraiment beau, Paris (car l'épisode se passe à Paris) ressemble à peu près à quelque chose, les persos secondaires ont de bonnes tronches et les teintes choisies pour la colo sont vraiment très cool.


Malheureusement, si la série était moyenne ces derniers mois, c'était également, et surtout, par la faute de Si Spurrier, qui est toujours là et je ne supporte toujours pas comment il écrit la série. Tous les personnages sont insupportables, surtout Marrow et Fantomex... Et bien entendu cet épisode est centré sur ce dernier et c'est imbitable tout du long. Avec comme pour chaque épisode, un leitmotiv ultra chiant pour le personnage, qui revient bien trop souvent et qui pompe l'air plus qu'autre chose.
Le seul truc sympa niveau scénario c'est qu'un des héros français s'appelle "Prochaine Sortie" ce qui est plutôt drôle. [4]


#5 [Avril] Le gros atout de ce numéro, comme le précédent, c'est qu'il est vraiment super beau. Jorge Molina fait vraiment un super boulot, que ce soit aux dessins ou aux couleurs. C'est dynamique, expressif, détaillé, avec des personnages bien différenciés, les combats sont cools, c'est coloré et pas super terne comme avec Rock-He Kim. De ce côté là, c'est vraiment excellent et ça donne carrément envie d'essayer d'aimer la série,


Comme le dit Peter David, un dessinateur joue énormément dans l'appréciation de l'histoire que veut raconter le scénariste. Si c'est moche, on aura moins envie de suivre le récit, et si c'est super beau, on pardonnera les faiblesses (n'est-ce pas All-New X-Men).


En plus côté scénar', Spurrier utilise cet épisode pour développer un peu Marrow et aller au delà de la folle bourrine. Il développe un peu son passé, les tragédies par lesquelles elle est passé, et ça la rend un peu plus intéressante. De même, Fantomex arrête de jouer au lourd de service et on l'entend presque pas. Pareil, y a moins de répétitions dans les narratifs interne. Après, on garde certaines lourdeurs : le russe qui maîtrise mal la langue, oublie les déterminants et article, c'est chiant. Il y a un manque de charisme dans les antagonistes aussi, même si j'avoue que les motivations du vilains sont plutôt cool et logiques. Après, certains dialogues, points scénaristiques, sont un peu compliqués et manque de clarté, on comprend mal l'objectif de la mission des héros, on a du mal à s'attacher à eux, et leur faiblesse face à cet adversaire qui ne paraît pas non plus ultra-puissant est étonnante. De plus, ça manque globalement d'enjeux intéressants qui donnent vraiment envie d'y revenir et de se sentir concerné.


Mais bon, je dois bien avouer que ça tient la route. Je prie pour que Molina reste le plus longtemps possible pour me faire aimer la série. [6]


#6 [Mai] Je ne pensais pas ça possible vu les premiers épisodes assez catastrophiques... Mais ça y est, la série m'a convaincu. Ça me fait bizarre de dire ça, mais maintenant je trouve la série intéressante et plutôt pas mal. L'épisode précédent avait amorcé la bascule, et maintenant elle s'est effectuée. D'ailleurs en relisant le précédent épisode pour me rafraîchir la mémoire, je l'ai trouvé encore meilleur.


Spurrier commence à aller au fond des personnages, en révélant des choses super intéressantes sur leur passé et qui leur donne de la profondeur, que ce soit pour Marrow dans le #5 ou pour Mème ici. Il ramène en plus pleins de concepts de SF assez tarés qui donnent une certaine richesse à l'intrigue et un vrai univers à la série. En outre le flash-back sur l'incident d'Alexandrie est bien foutu, et ses répercussions sur le monde très intéressantes (dommages que l’événement n'ait pas été pris en compte dans les autres séries X). C'est plutôt malin comme scénario en fait. Même le méchant qui est un simple vendeur d'armes, est une bonne idée. Alors c'est clair qu'il a fallu s'accrocher pour commencer à apprécier l'histoire, passer outre le style d'écriture très spécial avec des effets de style un peu moisis de Spurrier dans les narratifs internes ou dans certains dialogues (types ceux du Russe ou de Mème), mais le fond est bien foutu, avec des personnages biens écrits et pleins de concepts sympas.


En outre, depuis quelques épisodes, Jorge Molina nous régale aux dessins. Son travail est vraiment superbe et met vraiment bien en valeur la série et le scénar' de Spurrier, bien plus que Rock He-Kim précédemment. C'est dommage par contre que Rosenberg n'arrive pas à faire des couleurs aussi lumineuses et lisibles que ce que faisait Molina dans l'épisode précédent, même si ça reste une colorisation honnête.


Donc au final bon épisode, qui conclut bien le premier arc puisqu'on connaît bien maintenant les tenants et aboutissants de l'intrigue et les personnages. Reste maintenant à voir ce qu'ils vont faire (certainement une contre-attaque ?) et si ce sera aussi inspiré que ces derniers épisodes. [7]


#7 [Août] Ce numéro est pas mal. Spurrier s'attache à bien travailler les différents personnages du groupe, à renforcer leurs caractérisations... Il a bien cerné les protagonistes, propose des idées sympathiques pour chacun d'entre eux, bref c'est du bon boulot. J'aime beaucoup ce qu'il fait avec le Cable obligé de se tuer tous les jours et remplacés par un clone le lendemain. C'est tarabiscoté comme idée (mais les comics Marvel en ont vu d'autres), mais ça instaure un côté tragique au personnage de Cable qui est vraiment très sympa, et ça permet pas mal de bons dialogues.


Par contre, de ce côté là, est-ce que Spurrier est obligé d'en mettre autant ? C'est sympa les dialogues et les monologues internes, mais on est pas obligés d'en mettre trois tartines dans l'épisode. Du coup, tout le côté sympa de se travail de caractérisation devient un peu chiant à lire. Y a un côté lourdingue, étouffant, à s'avaler tous ces pavés de dialogues qui n'ont pas la fluidité de ceux de Bendis (par exemple). C'est dommage parce que je prends quand même de plus en plus de plaisir à lire la série.


Ah, et on retrouve Rock-He Kim aux dessins, donc le titre est de nouveau pas glob graphiquement dommage. [6]


#8 [Août] Changement total de contexte pour cet épisode qui est un genre d'exercice de style. Spurrier oublie complètement ses héros et s'intéresse à des protagonistes inédits, un groupe de militaires britanniques en mission au moyen-Orient. On suit plus particulièrement un journaliste américain qui rejoint le groupe et qui fait un article sur cette opération et sur son expérience au jour le jour. On a donc les 3 tonnes de textes habituelles d'un numéro de X-Force, pas de changements à ce niveau là.


Alors le numéro est déroutant mais pas désagréable. Les protagonistes sont à peu près bien écrits, et j'aime la vision mondialisée qu'à Spurrier de l'univers Marvel et des super-héros, ça change de ces éternelles séries toujours centrées sur les USA et New-York en particulier. En plus, il continue d'avoir pleins d'idées et de l'ambition pour sa série, ce qui est très agréable. Il bâti tout une mythologie propre à la série, toute une galerie de personnage et de délires SF depuis le début de la série et ça donne une vraie identité, un vrai caractère à cette série contrairement à la série Cable & the X-Force qui avait précédée et qui était complètement vide et plate.


C'est pas la série du siècle parce qu'elle n'est pas très belle quand Rock-He Kim la dessine, et parce que le côté bavard de Spurrier à tendance à plomber un peu la lecture (surtout quand, en outre, il ajoute des tics de langages chiants aux persos), mais elle demeure intéressante. [6]


#9 [Septembre] Panini aurait vraiment dû mettre les numéros #8 et #9 ensemble dans le même magazine vu à quel point ils vont bien ensemble (et vu qu'ils semblent faire un mini-arc en deux). Là, en reprenant un mois plus tard et ayant prêté le numéro précédant, c'est un peu chaud de bien recaler qui est qui dans les nouveaux persos. On y arrive à peu près, mais je pense que l'épisode se serait mieux apprécié en le lisant dans la continuité du précédent.


Alors dans cet épisode, on a déjà le droit au classique : on se rencontre, on se tape dessus et ensuite on fait équipe. Le classique inépuisable de chez Marvel et qui gonfle à peu près tout le monde à part les dessinateurs, éventuellement, qui peuvent s'amuser à faire des scènes de bastons. Après ça, Spurrier essaye de faire une espèce de petite histoire tragique qui ne fonctionne pas des masses. Bon, au moins on saluera la volonté du scénariste d'être toujours ambitieux dans son récit. Et puis il y a quelques moments de caractérisations, quelques discours, qui ne sont pas mauvais. Mais Spurrier garde quand même cette fâcheuse tendance à faire des dialogues un brin lourdingue, un peu trop verbeux et manquant de fluidité. On a toutefois moins d'effets de langage qu'avant, et j'ai l'impression qu'il a de la progression au niveau des blagues qui sont un peu moins pénibles qu'au début de la série, donc il y a quand même de la progression.


Niveaux dessins, Rock-He Kim est toujours un peu moyen. Il est à la peine pour offrir des personnages biens différenciables et avec des designs charismatiques, il est souvent un peu trop terne dans ses couleurs et ça manque du coup parfois de lisibilité, et ses explosions multicolores sont étranges, quand même.


Au final, pas mon numéro favori de X-Force. J'ai tout de même envie de voir ce que Spurrier va nous offrir comme arc de conclusion de sa série, que je trouve globalement quand même plus réussie que la série Cable & X-Force de Hopeless où les aventures étaient vraiment trop anecdotiques (et où le concept se barrait quand même assez loin de l'ADN de ce qu'est une équipe X-Force). [5]

arnonaud
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le 21 mars 2014

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arnonaud

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le 20 févr. 2015

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