-Désormais, le Weekly Shonen Jump vit des heures sombres; et si 2014 a été un coup dur pour le magazine de One Piece and co avec la fin de Naruto et Kuroko's Basket, 2016 a véritablement marqué un tournant dans l'histoire du manga en général. Avec la fin de pas moins de 5 séries phares (Bleach, Assassination Classroom, Nisekoi, Toriko et Kochikame), le Jump traverse une crise sans précédent et (en comptant en plus le problème de plus en plus conséquent du vieillissement de son lectorat) doit désormais combler les places laissées vacantes dans les rangs.
Et tandis que Black Clover s'annonce comme le nouveau hit du magazine avec l'arrivée prochaine de son adaptation animé aux côté de My Hero Academia; d'autres jeunes pouces nées pendant ce "grand ménage" commencent timidement à faire parler d'eux.
-Parmi ces jeunots se trouve "Yuragi-sou no Yuuna-san", manga de Tadahiro Miura lancé en Février 2016. J'ai repéré ce manga dès son arrivée dans le magazine et je suis la parution hebdomadaire des chapitres (qui ne sont d'ailleurs disponibles qu'en anglais^^). Après 45 chapitres et près d'un an de publication bientôt, je pense pouvoir commencer à donner un avis général sur ce qui est en train de devenir un nouveau fer de lance pour le Jump. On va décortiquer tout ça.
-Petit résumé de l'histoire: Fuyuzora Kogarashi est un jeune lycéen de première année qui, depuis qu'il a été possédé par des fantômes au cours de son enfance à acquit la capacité de voir les yokais et autres esprits. Malheureusement, ce "don" l'empêche de profiter d'une vie ordinaire de lycéen, aussi, étant fauché, Kogarashi recherche un endroit ou il pourrait loger. Le jeune homme est alors dirigé vers l'établissement "Yuragi-sou", une auberge avec sources thermale ou le prix du loyer est relativement peu cher. Cependant, d'étranges rumeurs courent à propos de l'auberge qui aurait été le jadis le théâtre d'un horrible drame et depuis, abriterait le fantôme d'une jeune fille décédée au cours d'un accident. La jeune fille fantôme en question répondant au nom de Yuuna, Kogarashi ne tardera pas à en faire la rencontre (au milieu des bains^^) ainsi que des autres locataires, toutes des jeunes filles pulpeuses aux courbes généreuses. Avec leur aide, notre lycéen aux dons paranormaux va alors faire son possible pour aider la jolie fantôme à ne plus avoir de regrets et pouvoir partir en paix. Voilà pour le pitch global.
Alors qu'est que ça vaut ?? Yuragi-sou no Yuuna-san, c'est typiquement ce genre de manga que l'auteur (généralement un débutant n'ayant pas publié d'oeuvre à succès auparavant) lance sans trop savoir si ça va marcher....et finalement, son manga ayant la chance de survivre à ses premiers pas dans une usine à champion aussi élitiste que le Weekly Shonen Jump, décide de voir plus grand et de le rallonger (l'éditeur cherchant des hits doit mettre aussi une certaine pression sur le dos du mangaka). Dans une période ou désormais, le "règne" des "4 jeunes loups" est désormais révolu (Nisekoi et Assassination Classroom ont quittés la course et qui plus est, Food Wars, en terme de vente comme au niveau des classements de popularité hebdomadaires commence à montrer des signes de faiblesse), cette comédie-harem-fantastique pourrait bien en être un successeur que je verrais bien prendre la place laissée vacante par Nisekoi.
Yuragi-sou no Yuuna-san possède un pitch de départ plutôt classique mais néanmoins intrigant. Clairement le scénario est troqué contre du harem bon marché classique. Ainsi, les chapitres sont dans la majorité écrit au feeling, le manga à l'heure actuelle possède un nombre réduit d'arcs narratifs (les plus longs font au max 3-4 chapitres) mais cela ne l'empêche pas d'être divertissant et amusant, c'est sur que sur la durée il y a risque que la formule montre rapidement ses limites mais pour le moment le ecchi est un bon moteur. Alors oui, allergiques au ecchi s'abstenir car dans ce manga, chaque péripétie, chaque chapitre nous offre son lot de scènes coquines, de scènes de bain et de "pantsus" !
Mais ces plaisanteries coquines restent dans un esprit bon enfant et ne basculent pas dans le vulgaire, de plus Miura le combine bien à l'humour. Bien entendu, le mangaka n'hésitera pas à mettre en scène ces jeunes filles sexy dans toutes sortes de situations un peu gênantes (^^) dans des situations School life (festival scolaire, sortie à la plage,sources thermales...) et même dans des moments plus orientés vers l'action-surnaturelle.
Bien sur que Yuragi-sou no Yuuna-san est cliché, bien sur il n'invente rien et surfe sur des conventions déjà existantes mais j'apprécie car j'y retrouve une certaine influence "Akamatsuesque"
à la Love Hina et Négima (surtout que je suis un très grand fan de Négima !!!).
Un point maintenant sur les personnages, ça coule de source mais qui dit harem dit casting à 90 % féminin ! Les filles sont toutes bien jolies et ont un fort caractère ! Autant dire qu'avec elles, Fuyuzora est mal tombé car son quotidien sera bien loin d'être reposant avec ces nymphes au tempérament de feu ! Niveau personnalité, on retrouve des stéréotypes atypiques comme la prof à lunettes perverse, la ninja froide et réservée, la fille douce et attentionnée, la rivale, la fille "neko-neko", sans oublier la mascotte (une petite fille tanuki kawaii). Si les personnages ne nous surprennent pas plus que ça, ils sont loin d'êtres insupportables; tous sont attachants même si pour le moment ils restent encore lisses (mais nul doute que Miura leur attribuera à chacun un développement comme il se doit en temps et en heure). C'est du cliché mais du cliché bien manipulé qui rend l'ensemble assez bon.
C'est bel et bien là qu'est le problème avec Black Clover qui lui n'est au contraire qu'un ramassis de clichés impersonnels ! Honnêtement, je prend beaucoup plus de plaisir à lire un chapitre de Yuragi-sou no-Yuuna-San qu'un chapitre de Black Clover (qui s'il continu à me décevoir, risque de voir sa note baisser^^). D'ailleurs, la comparaison avec Black Clover est tout à fais appropriée puisqu'en terme de succès, Yuuna progresse plus vite qu'Asta (y a qu'a comparé les ventes: Black clover, le tome 4 sorti en décembre 2015 s'était écoulé 93 000 exemplaires en 10 jours de ventes tandis que le 4 tome de Yuuna sorti le moi dernier a fait 100 000 exemplaires pour le même nombre de jours).
Maintenant passons aux dessins, c'est indéniablement ce point là qui à mon avis constitue un boost pour la série. La pâte graphique de Tadahiro Miura est un gros point fort ! Une bonne maîtrise de l'anatomie et des proportions (en même temps, ecchi oblige...^^), il y a une attention aux détails et aussi, l'auteur n'oubli pas les décors. Miura nous prouve qu'il gère aussi bien les scènes de combats qu'il sait rendre fluide et en même temps son coup de crayon dessert très bien l'ambiance érotique-intime des moments romantiques.
Son dessin nous rappel direct celui de Shun Saeki ("Tosh"), le dessinateur de Food Wars: "Shokugeki no Soma" (ma main à couper qu'il ont déjà bossés ensemble ou qu'ils viennent de la même école), à ce propos, j'aimerais beaucoup voir un crossover entre les 2 mangas !
Voilà,on a à peu près fait le tour; pour conclure, Yuragi-sou no-Yuuna san, mon dernier petit coup de coeur en date au Jump est un manga prometteur, classique mais efficace grâce à du harem très proche de celui du maître Ken Akamatsu et un dessin dans la lignée des planches de Food Wars de Shun Saeki et Yuto Tsukuda, nul doute que ce manga a des qualités et, vu son montée en puissance aussi bien les ventes qu la popularité, il y a fort à parier que nous allons très vite en entendre parler !(qui sait peut être aura on une chance de l'avoir sur les étagères des librairies Françaises fin 2017...Kazé ????) Se pose maintenant la question qui je crois trotte dans la tête de pas mal de gens qui comme moi suivent les scans: Yuragi-sou no Yuuna san va t-il rester cantonné à du harem bon marché (sachant qu'à long terme il y a risque de lassitude des lecteurs et épuisement de la formule...) ou bien sommes nous en face d'un harem en passe dans un avenir proche de renaître en shonen nekketsu pure souche comme ce fut le cas pour d'autres avant, Négima, Reborn, Medaka Box pour ne citer qu'eux...seul l'avenir nous le dira mais affaire à suivre de près ! 13,5/20