A Silent Voice
7.8
A Silent Voice

Manga de Yoshitoki Oima (2013)

"A silent voice" est l'un de ses manga qui m'a fait revoir mon jugement initial des création littéraire de ce genre. Moi qui ai vu essentiellement des shonen ( Manga de la clientèle jeune homme) et les shojo ( Manga de la clientèle jeune fille), j'avais l'impression que c'était tout ce que savait faire les auteurs japonaise, des romances très extrêmes et des botteurs de cul qui se découvre une intelligence une fois confrontés à la bataille. Mais avec ce manga-ci, j'ai l'impression d'avoir changer de disque! Oui, nous sommes dans une sempiternelle formule scolaire, mais cette fois, on parle d'intimidation, de langage des signes et, d'une certaine manière, de rédemption.


Shoya était un jeune garçon turbulent comme on en voit bien souvent, mais lorsqu'une nouvelle élève intègre sa classe, les choses n'évoluent pas pour le mieux. Shoko est sourde, mais un appareil lui permet de mieux cerner les sons. Elle peut communiquer par le langage des signes, que , bien sur, aucun élève de connait, pas même le professeur. Rapidement, l'incompréhension des élèves fait place à la peur, puis la peur fait place à la violence. Un triangle bien connu, quoi! Pour la jeune fille qui peine déjà à faire sa scolarité normalement, c'est le début d'une persécution insidieuse, menée par Shoya. Cette intimidation n'est pas seulement physique, elle est aussi psychologique. On lui fait clairement sentir qu'elle n'est pas le bienvenue, qu'elle est un "boulet". Alors que les choses évoluent de mal en pire, c'est l'école qui intervient à la demande de la mère de Shoko. Et comme c'est souvent le cas dans les cas d'intimidation collective, un seul coupable suffit. On désigne alors Shoya, qui était le plus "physique" des intimidateurs. Pour le jeune garçon, c'est alors le retour de l'ascenseur: d'intimidateur, il devient intimidé. Quelques années passent, Shoya devient un adolescent discrêt et sans amis. Il est appelé à croiser la route de sa victime, Shoko. Lorsqu'il lui reparle pour la première fois, c'est Shoko qui est abasourdie de le revoir. Non seulement de revoir son ancien persécuteur, mais aussi que ledit persécuteur s'adresse maintenant à elle avec ses mains. Shoya est désormais capable de s'exprimer en langage des signes et tente de se lier d'amitié avec elle.


C'est l'un des rares manga qui m'ait autant fait réagir, parfois avec tristesse , parfois avec colère. L'intimidation ne rend déjà pas indifférent, mais lorsqu'il s'agit d'un groupe contre une personne ayant un handicap, c'est d'autant plus déplorable. L’handicape, quel qu'il soit, fait peur de par sa différence. Dans cette histoire, c'était terrible de voir Shoko, qui tente à tout prix de s,intégrer malgré son handicap et sa faible estime de soi, recevoir pour tous ses efforts le mépris collectif. Il est intéressant aussi de voir le phénomène de l'arroseur arrosé avec Shoya, qui passe de persécuteur à victime. Cette transition lui permet de mieux comprendre Shoko et c'est de là qu'il entreprend d'essayer de la comprendre, tant sur son point de vue que sur sa forme de communication.
En conclusion, c'est le genre de manga que je trouve fort pertinent et que je conseillerais même aux professeur comme lecture pour les étudiants. Évidemment, il existe une nuance à apporter puisqu'il s'agit d'une histoire qui se déroule au Japon, avec ses propres codes sociaux et sa moralité, qui n'est peut-être pas en phase avec celle des pays d’Amérique du Nord. Par exemple, la surdité n'est pas perçu comme une punition contre les parents ici et j'ose croire que les enfants sourds ne sont pas perçu comme des déchets, des êtres dégoutants et indignes de vivre par les entendants. Au Québec, on considère la différence davantage comme "une autre façon d'être" et il faut avoir de la considération pour cette diversité. Très tôt, dans nos écoles, on tente d'intégrer les enfants vivant avec des handicaps et nous valorisons l'entraide. Oh, le système n'est pas parfait, loin de là! Mais contrairement à l'histoire en présence, la mentalité sociale est très différente. Cela n'empêche pas, toutefois, qu'entre nos deux régions du monde, le visage de l'intimidation n'est certes pas si différent et se vit relativement de la même manière.


Dans une optique plus joyeuse, j'ai beaucoup aimé la sœur de Shoko, volontaire, force tranquille pourtant farouchement déterminée, et remplie d'amour pour sa grande sœur. J'ai beaucoup aimé voir Shoya s'être donné la peine d'apprendre le LSJ. C'est touchant de le voir tenter de comprendre ses erreurs et même de tenter de les réparer.
Finalement, les dessins sont très beaux et encore une fois, je suis fascinée par les mains. C'est difficile de dessiner des mains humaines, alors de les faire en LSJ, chapeau!

Créée

le 27 mai 2020

Critique lue 104 fois

1 j'aime

Shaynning

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