Sur un Paris de la Belle Epoque, avec ses voitures hippomobiles et ses messieurs en gibus, Tardi rajoute une couche de grand mystère : une peur sur la ville, un œuf vieux de 136 millions d’années qui éclot, deux ptérodactyles qui rivalisent de violence dans le ciel de Paris, un chasseur colonial dans le rôle de la D.C.A., et le docteur Maboul perdu dans sa poussière à Lyon ... sacré cocktail !

Le ton policier de l’histoire est agréable, même si l’intrigue devient très fouillis dans sa deuxième moitié, et complètement incompréhensible sur la fin. Les personnages sont plutôt bancals, mais il semblerait que ce soit étudié pour : cela donne une brochette de gaillards hauts en couleurs, franchement appréciables si on accepte de s’embarquer avec eux dans leur délire. Sans oublier une Adèle Blanc-Sec dopée à la testostérone, et réellement attachante.

Côté graphismes, c’est du Tardi, pas de doute : mais la ligne est tellement classique, avec des perspectives minimales et des cadrages simplistes, qu’on a l’impression que non seulement l’intrigue date de 1911, mais que la BD elle-même provient de cette époque ... et là est tout son charme. Jacques Tardi s’est probablement inspiré des Bécassine et autres illustrés du début du siècle, pour produire un dessin qui colle parfaitement à la Belle Epoque. Les aventures d’Adèle Blanc-Sec ont d’office un côté rétro et désuet, complété d’un vrai travail sur les textes et les expressions.

Tous n’adhéreront peut-être pas, mais cela valait la peine d’être tenté !
Wakapou
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le 16 nov. 2013

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Wakapou

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