Ci-gît Newton
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le 30 janv. 2021
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* Critique originale disponible sur Duotaku no Sora *
Je me fous de ces rois ou de ces huit routes. Moi, tout ce que je veux, c'est voler et trouver ma route.
Un nouveau sport fait fureur : l'Air Treck, des rollers munis d'un moteur qui permettent d'atteindre des pics de vitesse et de repousser les limites de l'apesanteur. Ikki est un jeune lycéen et chef de gang populaire. Mais il perd toute crédibilité après son humiliation par un gang de storm riders munis d'Air Trecks. Ses sœurs décident alors de l'initier à ce sport afin qu'il puisse prendre sa revanche.
Ikki découvre alors un nouveau monde bien plus vaste qu'il ne l'imaginait, subjugué par la sensation de voler dans les cieux. Avec son gang de storm riders nouvellement formé, il part affronter les meilleurs gangs pour atteindre le sommet du Tropaïon et espérer devenir le nouveau Roi du Ciel.
Le manga est tout ce qu'il y a de plus classique à première vue avec un héros qui se découvre un talent dans un sport et qui va apprendre à repousser ses limites. Cependant il ne faudrait pas confondre Air Gear avec un manga de sport, car le manga se présentera plutôt comme un shônen nekketsu de baston. En effet, les affrontements entre gangs prendront vite une dimension quasi fantastique, avec des capacités qui ressemblent à des pouvoirs magiques et des combats violents où les storm riders, plus proches de membres de gangs de rue que d'athlètes, jouent leur vie. On suivra donc les Kogarasumaru, le gang d'Ikki, affronter des adversaires de plus en plus puissants au fil de matchs de plus en plus dangereux mais qui leur permettront chaque fois d'en apprendre un peu plus sur le monde de l'Air Treck et ses nombreux secrets. Des secrets qui finiront par totalement les dépasser d'ailleurs.
Eh oui, car comme dans son précédent manga à succès Enfer & Paradis (Tenjô Tenge), Oh!Great récidive avec Air Gear en passant d'un shônen de baston lycéen cool et pas prise de tête à un bazar funambulesque où les Air Trecks deviennent un enjeu planétaire car on peut atteindre la stratosphère avec ou presque. Bref n'en attendez pas trop de l'histoire ou de sa conclusion qui finit juste par se perdre dans un trip over the top sous acide, et profitez simplement du meilleur de ce qu'Air Gear a à offrir : un univers qui a de la gueule, rempli de personnages tous plus stylés les uns que les autres, dans des combats à couper le souffle toujours plus dantesques !
Et c'est lors de tous ces combats qu'on fera la connaissance des très nombreux personnages de l'œuvre.
On retrouvera entre autre les gangs principaux comme les très classes Genesis ou encore les légendaires Sleeping Forest qui s'affrontent dans une guerre d'idéaux pour espérer obtenir le titre de Roi du Ciel. Tantôt alliés, tantôt ennemis, ils auront tous leur spécificités et leurs histoires, les rendant tous mémorables. Même les gangs secondaires qui serviront d'adversaire le temps d'un match auront toujours un esthétisme et un crédo travaillé de sorte à marquer les esprits, et il ne sera pas rare d'en revoir certains pour un caméo occasionnel, le monde de l'Air Treck étant petit.
Et au milieu de tout ce beau monde, il y aura nos héros, les Kogarasumaru (les Petits Corbeaux).
Ikki (Itsuki), chef du gang des Higashi Guns à la base, est un jeune garçon qui a la bougeotte et un certain manque de savoir vivre. Avec sa confiance démesurée, il ne s'embarrasse pas des détails et fonce à toute vitesse. Cela lui apporte parfois quelques déconvenues (et les autres ne manquent pas de lui mettre dans les dents), mais sa débrouillardise fait généralement le reste.
Ikki c'est donc le personnage de shônen typique, un peu idiot mais avec du cran et qui se bat pour ses rêves. Peut-être pas un personnage hautement attachant mais il n'en reste pas moins un leader inspirant et assez drôle également.
Avec lui on retrouve ses deux amis d'enfance, Kazu (Kazuma), le beau gosse gentil mais un peu timide et éternel n°2 qui va apprendre à se surpasser, et Onigiri, un rider discret mais en réalité plutôt grossier (notamment à cause de son obsession pour les filles) et atypique qui ride sur la tête. Ils seront ensuite rejoint par Buccha (Mihotoke Issa), un rider aussi gras que musclé qui servira de Tank à l'équipe, malgré sa personnalité plutôt posée et en retrait. Puis par Akito, un jeune garçon chétif qui abrite une deuxième personnalité nommée Agito qui elle est bien plus bougonne et sanglante.
Enfin on pourra citer les 4 soeurs adoptives d'Ikki, Rika, l'aînée aussi belle qu'effrayante, Mikan sa cadette colérique et garçon manqué, Ringo, la fille studieuse et discrète qui est très proche d'Ikki et qui éprouve des sentiments pour lui en secret, et enfin Ume, la benjamine désabusée et bricoleuse qui aime les choses morbides. Les sœurs Noyamano et Ikki vivent tous ensemble sous le même toit suite à des différends avec leurs parents. Si les filles sont spécialisées dans l'Air Treck, elles ont tout fait pour éloigner Ikki de ce monde qui a brisé de nombreuses ailes et lui cache donc beaucoup de choses sur leur passé dans ce milieu…
Si on ne peut pas dire que les personnages soient particulièrement charmants de par le côté très trashtalk du manga, on ne peut nier qu'ils sauront tous être marquants. Déjà ne serait-ce que par leur style, chaque personnage possédant son propre flow, mais aussi par leurs combats, leurs tricks signature étant souvent impressionnants. Malheureusement le plus gros défaut de ces personnages sera à l'image de l'œuvre : beaucoup finiront dénaturés à cause de leur développement chaotique. Bon nombres de personnages apparaîtront comme des adversaires imposants et surpuissants durant leur combat, avant de devenir des paillassons ou de simples runnings gags une fois leur heure de gloire passée… (R.I.P. Buccha) Et que dire également des Kogarasumaru où la moitié ne sert que de décor, ou tout simplement des personnages féminins qui se font tout de suite reléguer au rôle des potiches fanserv qui finissent à oualp sans raison ?
Car oui, Air Gear possède peut-être tout autant de qualités que de défauts.
On retiendra forcément son univers hors-norme et ultra codifié. Les thématiques et visuels des gangs sont impactant et variés, les inspirations à la mythologie et à la street sont définitivement cools, autant que les divers tricks des riders qui se servent des principes de physique-chimie pour parfaire leur art. Et tout le principe des Rois aux titres ronflants qui suivent chacun leur Route attitrée et s'affrontent pour récupérer les Regalia (les rollers des Rois) des autres est juste hyper accrocheur !
Le tout sera bien évidemment sublimé par le trait exceptionnel d'Oh!Great qui non seulement maîtrise son art à la perfection mais nous offre en plus des planches aussi grandiloquentes qu'énervées. On regrettera peut-être un trait qui devient un peu trop réaliste sur la fin et qui fait qu'on peut avoir du mal à reconnaître certains personnages, mais quand on atteint un niveau pareil, on pardonne à peu près tout. On saluera en plus de ça les chara designs super inspirés comme dit plus haut, toujours extrêmement diversifiés sans partir dans le n'importe quoi pour autant. Chaque personnage a ses propres attributs, sa propre silhouette et ses propres mimiques qui fait qu'on les reconnaîtra toujours au premier coup d'œil.
Malheureusement difficile de faire autant d'éloges sur l'histoire qui a tendance à partir dans tous les sens. Déjà il n'y a pas vraiment de ligne directrice, on suit généralement le quotidien des Kogarasumaru au jour le jour. Ainsi la plupart des situations importantes dans l'histoire arrivent un peu comme un cheveux sur la soupe et on a souvent du mal à comprendre ou ça veut en venir. On alterne aisément entre gags du quotidien avec des ados attardés qui parlent de cul et de caca de manière trash (ce qui peut être TRÈS rebutant au début) et combats époustouflants où la violence est totalement gratuite mais où le nakama power débarque d'on ne sait où pour sauver tout le monde parce que c'est cool de voler dans le ciel. D'un côté c'est un rythme intéressant car il faut bien avouer qu'on ne voit jamais les retournement de situation venir, mais d'un autre ça signifie aussi qu'on ne sait jamais où se situent les enjeux. Les Kogarasumaru se retrouvent bien souvent propulsés au milieu de combats dont ils se fichent pas mal à la base, et les personnages passant leur temps à apparaître puis disparaître, on se retrouve vite perdu dans qui cherche à faire quoi et dans quel but. La fin complètement en roue libre qui ne s'embarrasse plus d'aucune limite mettra ainsi tout le monde d'accord : il n'y a pas grand chose à comprendre !
Air Gear c'est juste un truc cool avec des mecs stylés qui se tapent dessus pour devenir le roi du roller. Oh!Great a simplement eu la bonne idée de rendre tout ça hyper épique en ajoutant des références pompeuses un peu partout et en dessinant des planches à couper le souffle pour nous faire simplement profiter du spectacle.
Ainsi Air Gear est un shônen qui déchire ! Mais attention à ne pas en attendre plus car le scénario est aussi libre qu'Ikki lorsqu'il chausse ses Air Trecks. Il fonce en avant sans se donner de limite ou chercher à se donner du sens. So just enjoy the ride !
Créée
le 10 sept. 2025
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