petit reportage tranquille

Un journaliste fait un reportage où il suit la vie d'un commissariat de Roubaix ; il va plutôt donc recueillir les points de vue des policiers, dans plusieurs services, de l'accueil, aux chefs, en les observant sur place et en patrouille. Personnellement je n'apprend pas grand chose mais le livre a le mérite de montrer les réactions d'un novice face à la complexité administrative mais aussi politique de la "sécurité", avec en conclusion un rappel qui pourrait sembler évident : on ne peut pas supprimer toute délinquance seulement avec la police, ça serait trop facile... et d'ailleurs ça ne marche pas. Avec en filigrane la question lancinante des moyens humains qu'on retrouve partout dans les services publics et qui, derrière les discours martiaux de certains ministres ou présidents cachent mal un dénigrement par la baisse des moyens de tous les maillons publics faisant en sorte que la société se soutienne elle-même, de l'école à l'hôpital ou la prison et donc les commissariats... Cela ne donne forcément pas super confiance sur la bonne foi des décideurs politiques en quoi que ce soit, mais encore une fois, malheureusement, je n'apprends pas grand chose à ce sujet. Malgré tout, l'écriture est honnête, faite d'une succession d'instantanés de vie quotidienne du côté policier (mais pas tous les services, ce n'est pas exhaustif), même si forcément cela reste juste un bout de la lorgnette... il faudrait quinze volumes de plus, et utiliser une approche un peu comme celle des scénaristes de la série The Wire, pour vraiment commencer à apercevoir toute l'interdépendance et les connections de ces bouts de groupes de gens ou de "professions" qui n'existe pas les uns sans les autres.