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Entre les longs souffles de L’Incal et de La Caste des Méta-Barons, Alejandro Jodorowsky s’offre une respiration et s’amuse avec un récit court qu’il propose à Georges Bess. Un peu en dehors de leurs habitudes, loin de l’univers du Lama Blanc, les compères créent ici un héros cybernétique, espion sidéral sidérant, et développent une



énième variation des univers de science-fiction hallucinés du franco-chilien.



Anibal 5, ce sont les aventures simples, plus linéaires qu’à l’accoutumée, et tendrement humoristiques d’un cyborg de muscles plus que de finesse, pleines des obsessions poétiques, sensuelles et apocalyptiques de l’auteur. Deux albums qui assument la parodie spatiale jusqu’au bout des fantasmes de l'auteur, d’irrépressibles et incessantes fornications, affirmant plus avant ses obsessions intimes, pour le plus grand plaisir de nos yeux grâce au dessin affiné et enchanteur, séduisant par sa légère simplification, du complice Georges Bess.
Aux jeux graphiques de l’outrance récréationnelle et du fourmillement instinctif et spontané de l’imaginaire, ces deux-là se sont trouvés.


Sans réelle surprise, l’excellent duo livre une courte suite d'aventures aux basques de l’espion Anibal 5, sorte de James Bond folklorique réinventé pour la gloriole spatiale. L’efficacité approximative sous la carapace de confiance du personnage autant que son besoin frénétique de copuler se font reflet humoristique des vies intérieures riches de l’auteur et le voyage sidéral dans les obsessions de ce dernier, sous les traits appliqués de l’artiste, est agréablement sensuel. Les deux complices prennent soin de terminer la série rapidement. Probablement avant qu’elle n’aille trop loin dans le foutraque, pour le meilleur donc. En attendant, ils se sont offert un peu de grand air au large tout en sachant nous régaler de deux albums décalés respirant



la marque des psychopathologies du scénariste et du talent indéniable de l’artiste aux crayons.



En assumant l’outrance jusqu’à la déraison, en laissant foisonner les possibles sensuels et sauvages d’un récit guerrier linéaire et fantasque, bourré d’arrières-pensées, Alejandro Jodorowsky et Georges Bess signent un épisode parodique sublime qui transpire leurs influences et leurs penchants autant que leur talent.
Repos sensuel bien mérité pour une livraison sidérale sidérante.


Retrouvez la critique complète du Tome 1 :
Sensuelles Obsessions Sidérales
https://www.senscritique.com/bd/Anibal_Cinq_Dix_femmes_avant_de_mourir/critique/117871925


Retrouvez la critique complète du Tome 2 :
Jouissance Cosmique du Conflit des Sexes
https://www.senscritique.com/bd/Anibal_Cinq_Chair_d_Orchidee_pour_le_Cyborg/critique/117876879

Matthieu_Marsan-Bach
7

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Créée

le 24 janv. 2017

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