le 17 janv. 2015
Onzième voyage : l'Helvétie
Voilà un très bon album dans cette série mythique. L'histoire commence de manière un peu glauque et sombre avec ces romains qui ne pensent qu'à faire des orgies. Puis on part pour l'Helvétie, avec ce...
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BD franco-belge de René Goscinny et Albert Uderzo (1970)
Ce seizième album de nos Gaulois préférés parait en pré-publication dans le journal Pilote en 1970 puis est édité chez Dargaud quelques mois après la même année. Nos Gaulois se lancent dans un nouveau voyage, cette fois en Helvétie, qui va s'avérer riche et très drôle. Malgré un prétexte un peu léger pour envoyer Astérix et Obélix en voyage, et l'idée bizarre qu'un Romain fasse appel à Panoramix, le récit une fois lancé, se révèle très plaisant.
Dès le début, les soucis d'Abraracourcix avec ses porteurs de pavois, amènent un gag hilarant ; celui-ci demande à Astérix et Obélix de le porter, mais Astérix lui suggère de se faire porter par Obélix, Abraracourcix n'est pas chaud pour cette idée, prétextant qu'il aurait l'impression d'être un demi-chef, et c'est alors que Obélix le hisse sur son pavois page 6... Mais que fait Obélix ? demande Panoramix, et Astérix de répondre sous la risée des Gaulois : Il est entrain de servir un demi. C'est le genre de gag couplé à une réplique qui était la marque de Goscinny, il raffolait de ces situations.
Puis, la page suivante engage le récit en lui-même, on assiste aux orgies décadentes du gouverneur de Condate, Gracchus Garovirus. Ces scènes sont inspirées par le film Satyricon de Fellini, et d'ailleurs le préparateur des orgies est un certain Fellinus. C'est la première fois que des plats étranges font leur apparition dans la série (tripes de sangliers frites dans la graisse d'urus, boudin d'ours, cous de girafe farcis...), on en reverra d'autres dans des albums ultérieurs, notamment dans le Domaine des dieux.
Les auteurs emmènent donc nos héros en Helvétie, après avoir visité la Germanie, l'Egypte, la (Grande) Bretagne, la Grèce et l'Hispanie, et comme dans d'autres albums, Goscinny met en place un florilège amusant quasi complet de références et de clichés nationaux sur la Suisse et les Suisses : manie de la propreté, lenteur, sabliers-coucous, banques et coffres-forts, neutralité du pays, les chants tyroliens, la fondue et allusions diverses comme celle sur Guillaume Tell. Il ne manque que le chocolat, mais Uderzo révélait qu'ils n'avaient rien trouvé de drôle là-dessus.
Après les feuilles de thé et la corrida, Astérix invente encore un truc : la cordée de montagne. La progression du récit est bonne, le fil rouge étant la fameuse édelweiss ou étoile d'argent que doivent ramener les Gaulois à leur druide pour préparer une potion destinée à guérir le questeur romain empoisonné par Garovirus. C'est une sorte de "mcguffin" dont on se soucie peu, l'intérêt se reportant sur les Gaulois poursuivi par les Romains de Genava, dont le gouverneur Diplodocus est un ami de Garovirus et adepte lui aussi des orgies. Parmi les Helvètes, les rôles principaux sont tenus par Petisuix, patron de l'Auberge du lac, et Zurix, propriétaire d'un établissement bancaire, ces 2 là aident les Gaulois, et c'est par eux que Goscinny fait de fréquentes allusions et gags sur les Suisses et le mode de vie suisse.
La partie graphique est encore excellente : Uderzo nous régale avec les orgies de Garovirus où il multiplie les détails sordides et trash ; il dessine des voies romaines avec la superbe image d'un restovoie qui se conjugue logiquement avec le charotel qui comporte autant d'écuries que de chambres, 2 anachronismes amusants qui sont des allusions au développement du réseau routier qui avait lieu en France au début des années 70. Son goût pour les beaux décors lui fait dessiner un beau palais des conférences de Genava où a lieu la Conférence Internationale des Chefs de Tribus ; il nous régale aussi avec de typiques paysages de montagnes, et enfin, le clin d'oeil au petit bonhomme Antar dans la station service de la page 20 est très Français, aussi a-t-il été remplacé dans la traduction anglaise par le Bibendum Michelin, plus universel. A noter que ce gag peut ne pas être compris par de jeunes générations car ce petit bonhomme en forme de mascotte a disparu justement en 1970 lorsque le groupe ELF a absorbé les stations Antar.
Une innovation à signaler : c'est la première fois qu'un Romain participe au banquet final du village, et il ne manque pas de dire à Garovirus qu'il fera ses prochaines orgies dans le circus maximus à Rome.
Au final, les mises en situation brillantes, l'excellence des gags, le dépaysement et les jeux de mots goscinniens ont façonné un bon album, qui sans être un chef-d'oeuvre, se place très favorablement parmi mes 10 albums préférés de la série.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs albums d'Astérix, Les meilleures BD sur l'Antiquité et Petite histoire du journal Pilote
Créée
le 9 nov. 2025
Critique lue 110 fois
le 17 janv. 2015
Voilà un très bon album dans cette série mythique. L'histoire commence de manière un peu glauque et sombre avec ces romains qui ne pensent qu'à faire des orgies. Puis on part pour l'Helvétie, avec ce...
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