C’est le cœur lourd que j’entame ce sixième tome de No Man’s Land. Lourd, parce qu’il s’agit du dernier tome, et donc la fin de No Man’s Land. Et j’ai beaucoup apprécié ce statu quo, offrant aux scénaristes la possibilité de nous offrir des histoires, plus ou moins intéressantes, dans un univers, une Gotham bien différente, et peut-être encore plus dangereuse.


L'identité du « généreux » bienfaiteur qui a décidé d'utiliser ses ressources et ses alliés afin de reconstruire Gotham a enfin été dévoilée : et c'est désormais un souci supplémentaire pour Batman et ses alliés. Face à eux, le Joker élabore un plan d'attaque machiavélique destiné à faire du réveillon de Noël le dernier que connaîtra la cité maudite. Une douce nuit qui va s'avérer des plus sanglante...


(Contient: No Man's Land #0, Nightwing #38-39, Catwoman #76-77, Robin #73, Azrael #60-61, Batman #573-574, Detective Comics #740-741, Legends of the Dark Knight #126, Shadow of the Bat #94)


Et après les ennemis habituels du folklore local, certes dans une aire de jeu bien différente et difficile à apprivoiser, Batman voit un nouveau joueur rentrer dans la partie, avec Lex Luthor, l’homme fort de Métropolis, bien décidé à sortir Gotham de sa situation catastrophique et désespérée.
On se doute bien que ce soudain élan n’est absolument pas le résultat d’un grand cœur, mais que quelque chose se cache derrière les ambitions de Lex Luthor. Nous le savons et Batman le sait !
Mais le milliardaire de Gotham ne va pas avoir que Batman sur le dos, puisque la charnelle et sensuelle Catwoman va pas mal l’embêter tout comme le Pingouin ou le Joker.


A coté de cette trame de fond principale, les différents auteurs (Greg Rucka, John Ostrander, Dennis O’Neil, Chuck Dixon, Jordan B. Gorfinkel et Devin Grayson) vont prendre soin de mettre un point final aux différentes intrigues en court dans les nombreux titres qui composent le batverse à l’époque.


Nightwing et Oracle mettent les choses à plat, Robin est secouru, Catwoman se venge de Mercy, Lex Luthor découvre la faune locale de Gotham, Azraël découvre de nouveaux sentiments, Huntress se rend compte qu’elle n’est peut-être pas dans le bon camp, Gordon subit un nouveau drame, le Pingouin continu de vouloir profiter de tout et tout le monde tandis que le Joker rentre dans le jeu.
Le Joker justement, qui décide de frapper fort Gotham en lui prenant l’espoir. Le clown avait été assez discret jusqu’à maintenant, et en voyant que Batman n’a pas plus fait attention à lui que cela, il décide de marquer les esprits et dans les ultimes heures du No Man’s Land, met toute la ville et tout le monde en émoi ! Et encore une fois, le pauvre commissaire Gordon en prend plein la figure.


Comme à chaque tome, nous avons de bonnes histoires et de moins bonnes. Je n’ai pas plus accroché que cela, une fois de plus, à celle d’Azraël. Le personnage devenant de plus en plus caricatural au fur et à mesure que nous avancions dans les tomes. Le petit blabla entre Dick et Barbara est un peu long. Et l’épisode sur l’évacuation de Tim ne sert pas à grand-chose puisqu’il est de retour dès les épisodes suivants et en plus on n’assiste pas aux retrouvailles père/fils, et la soufflante qui va avec.
A l’inverse, j’ai adoré la folie du Joker, montrant une fois de plus à quel point il peut partir au quart de tour pour un rien, et avec des répercussions effroyables. Ou l’amusante petite vengeance de Catwoman symbolisant à merveille l’expression qui s’y frotte s’y pique. Et puis quelle claque visuelle cette Catwoman par Jim Balent, on en ronronne de plaisir.


Graphiquement, comme pour les intrigues, on a de tout. Du bon et du moins bon, voir du très mauvais. Jim Balent par exemple ou encore Greg Land et Dale Eaglesham nous offrent de magnifiques planches, de très beaux épisodes. A l’inverse de Scott McDaniel (difformes), ou Steven Harris (cases complètement vides).


Bref, cet ultime tome, à l’image des cinq précédents, aura réussi à m’emporter dans cette Gotham inédite, cette Gotham passionnante, cette Gotham vivante malgré le chaos qui règne. Un statu quo qui aura été passionnant de bout en bout, avec comme pour toute arc de cette longueur, des épisodes plus intéressants que d’autres, des graphismes plus réussis que d’autres. Mais les scénaristes ont compris dès le départ que No Man’s Land n’était pas un crossover, mais un véritable nouvel environnement, certes appelé à être éphémère, nous proposant donc un nouveau statu quo, de nouvelles intrigues, de nouvelles façons d’agir pour nos personnages. Il n’y avait donc pas de fil rouge à attendre mais simplement à suivre nos personnages préférés dans ce nouvel « univers ».
Le No Man’s Land est maintenant levé, et j’avoue, espérer, très fortement, avoir la chance de lire l’après immédiat, histoire de voir comment Gotham se relève.

Romain_Bouvet
8
Écrit par

Créée

le 2 nov. 2015

Critique lue 394 fois

3 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 394 fois

3

D'autres avis sur Batman: No Man's Land, tome 6

Batman: No Man's Land, tome 6
Beerforbear
8

From Gotham with love

S'il fallait noter cette saga dans son intégralité ma note tournerait autour des 7,5 sur 10. Ce ''No man's land'' qui s'étend sur 6 album copieux s'avère une fresque dépeignant Gotham au travers du...

le 8 oct. 2018

Batman: No Man's Land, tome 6
AtticusFetch
7

Enfin le dénouement ! Le pourquoi du comment !

Une fin en demi teinte pour moi "Idylle de plomb" et "une curieuse alliance" sont très agréable à lire que ce soit du point de vue scénaristique que du dessin. Je laisse de côté les aventures de...

le 16 août 2016

Batman: No Man's Land, tome 6
vive_le_ciné
8

L'humanité a une capacité d'espérance infinie

Il aura donc fallu attendre l’ultime tome de cet arc, sa conclusion, pour se retrouver avec une histoire épique transcendant le mythe du Chevalier Noir. La première partie se concentrera à résoudre...

le 3 déc. 2015

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5