Des bleus et des couleurs

Comme souvent lorsque l'action se déroule à Fort Bow, "Captain Nepel" est un album gentil et sympathique, sans plus.

Le pitch de départ promettait beaucoup (un officier nerveux, et raciste de surcroît), bien qu'une situation similaire ait déjà été abordée (souvenez-vous de "Les déserteurs" où un officier nerveux traumatisait les truopes injustement) ; hélas le tout reste assez mou, convenu, sans grosse surprise, seterminant honteusement sur une facilité scénaristique comme Cauvin en a le secret. Ca fonctionne malgré tout, ça se lit agréablement, mais le tout manque de piquant, et Cauvin n'apporte pas grand chose pour contredire les racistes. Le pire, c'est certainement que Cauvin lui-même se montre raciste (sans le vouloir, c'est certain), car jamais Plume d'argent n'aura été aussi bête dans un album des Tuniques Bleues (bon sang, pourquoi est-ce qu'il ne comprend pas qu'il s'agit juste d'un remplaçant idiot, pourquoi provoque-t-il lui-même la guerre, car si on observe bien, le chef Cheval Fou lui obéit au doigt et à l'oeil...), de même, le chinois et l'africain ont également peu de jugeote, et je ne vous parle même pas des autres indiens... Soit.

Graphiquement, Lambil ne se donne pas beaucoup de mal. Notons tout de même qu'il a enfin abandonné l'idée de confondre le bord cadre bas avec le sol sur lequel reposent les personnages. A part ça, le découpage est classique mais manque d'originalité. mais bon, c'est rythmé, et ça fonctionne.

Bref, c'est toujours triste de constater le laisser-aller des auteurs de cette BD qui pourrait être franchement plus fun que ça. "Captain Nepel" n'est pas un album mémorable, mais il fera l'affaire pour combler un trou dans votre horaire.