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Carnage: Une Affaire de Famille - Spider-Man (100% Marvel) par AntoineRA

Longtemps j'ai eu envie de me pencher sur cette série mettant en scène le retour de l'ennemi le plus violent de Spider-Man. Ce matin, ce fut chose faite. Carnage avait, en quelque sorte, disparu de l'univers Marvel en 2005, quand Sentry l'a disloqué dans l'espace. Et quand bien même, depuis sa création, jamais il n'eut le droit à une série à part entière, même après avoir parcouru de nombreux titres différents du Tisseur à l'occasion de l'arc Maximum Carnage.

C'est désormais chose faite. Et pour célébrer cette première, et la renaissance du psychopathe en symbiote, la Maison des Idées a fait appel à une des plus fines équipe du milieu. Tout d'abord, l'écriture a été confiée à Zeb Wells - désormais grand habitué de l'Homme Araignée et ses contreparties alien. Ainsi, comme annoncé en préface, l'intrigue suit davantage une trame de science-fiction que de thriller sanglant qui a, par le passé, contribué à bâtir le mythe de Carnage. L'histoire suit alors les expériences secrètes dans le domaine de la biotechnologie d'une société concurrente à celle de Stark, qui a récupéré un corps extraterrestre. Et dès les premières cases apparaît le Spider-Doppelganger, puis la redoutable criminelle Shriek, que l'on connaît tous deux des précédentes péripéties de Carnage. Ce dernier est dévoilé par la suite, uniquement sous la forme d'un symbiote cultivé en laboratoire. Face à ces évènements, Iron Man et Spider-Man font la paire et découvrent, à leur tour, avec effroi, le retour du symbiote sanguinaire.

Néanmoins, faute sûrement à la limitation du nombre de numéros sur lesquels la développer, l'intrigue paraît hâtée et, pour un synopsis censé ré-introduire Carnage dans l'univers Marvel, difficile de dire que lecteur y trouve entièrement son compte tant les différentes personnifications du symbiote lui volent la vedette. À tel point que l'on a parfois même l'impression d'être dans la surenchère de super-personnages tous plus gros et puissant les uns que les autres, avec une armada de forme différentes, où tout se combine à la manière d'un épisode des Power Rangers. Exemple avec les Iron Rangers de toutes les couleurs, la création d'un nouveau symbiote avec Scorn, Iron Man qui déballe toute l'artillerie, ou même Carnage qui fusionne avec divers éléments pour avoir une sorte d'armure. Ça ressemble plus à un délire de l'auteur pour assouvir sa soif de possibilités dans le genre des "What If...?"

Par ailleurs, je tiens à faire remarquer que les dialogues sont particulièrement peu recherchés. Outre les explications médicales, techniques, et autres, qui sont plutôt bien tournées et pas rébarbatives, les interactions du duo Iron Man/Spider-Man avec les personnages rencontrés en chemin volent généralement assez bas, surtout avec un humour très primaire. Et si le passage schizophrénique du symbiote rouge est lui particulièrement réussi, la véritable arrivée de Cletus "Carnage" Kasady donne lieu à des invectives encore plus douteuses, voire enfantines, à la manière d'un Deadpool du pauvre. Plutôt dommage en considérant le soin apporté au titre pour lui octroyer un aspect plutôt sombre et adulte.

Heureusement que l'art de Clayton Crain est là pour époustoufler. Plus affiné que jamais son trait a perdu ce côté trop "objet 3D", bien modélisé et plein de reliefs et lumière, mais figé et sans vie dans les cases, pour un style partagé entre dessin 2D et 3D, à travers l'utilisation de différentes techniques numériques. Moins lisse et plus brouillon que son travail sur X-Force, si l'on peut le définir de la sorte. Ainsi, dans une imagerie et palette de couleur plutôt froides et austères, le coup de main presque photo-réaliste de Clayton attise le caractère science-fiction de l'histoire, notamment sur les technologies et les armures (Iron Man, Iron Rangers) présentés. Élaborant des scènes à la fois ciselés de détails à l'extrême, et d'autres dans un esprit tableau dont l'on peut déceler les coups de pinceaux, le dessinateur offre une fresque prenante qui émerveille sur le dernier chapitre où Carnage retourne sur le devant de la scène, ses tentacules symbiotiques déferlant de toutes parts. Clayton orne l'histoire d'un dessin qui colle parfaitement au rythme et aux évènements survenant, jouant même avec ses cases pour mieux captiver l'attention du lecteur.

Malheureusement, même dans les comics, la patte artistique ne fait pas tout. Et cette nouvelle genèse du symbiote rouge, forte de poser certaines bases, pèche un tantinet par son manque d'enjeux, une orientation de l'histoire banale, et la psychologie du meurtrier qui semble avoir été bien atténuée par rapport à ses apparitions passées. Alors que Crain est le dessinateur idéal pour mettre en image l'univers de ce personnage, avec un style unique, à la fois soigné et torturé, qui aurait convenu à des scènes plus dantesques et viscérales. En espérant que la mini-série suivante, Carnage U.S.A., se montre davantage peaufinée du côté de l'écriture.
AntoineRA
6
Écrit par

Créée

le 14 sept. 2012

Modifiée

le 15 sept. 2012

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AntoineRA

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