Nouveau titre de dark fantasy, Centuria raconte la destinée tragique de Julian, passager clandestin sur un navire transportant 100 esclaves dont il va hériter de leurs forces suite à leurs morts. Malgré ce début qui ne lésine pas sur le côté tragique, le jeune protagoniste, abandonné enfant, va découvrir durant sa traversée l’humanité et l’altruisme grâce à l’affection de Mira, une femme enceinte, qui se sacrifie pour lui et dont il va prendre en charge l’enfant après sa mort. Le premier tiers du manga peut faire ressentir un manque de nuance, trop manichéen (les méchants esclavagistes sans états d’âme) ou mélodramatique (l’abandon, le manque d’amour familial, l’émotion devant la « pureté » de Mira). Pourtant, la narration prend de l’ampleur dans sa 2e partie, lorsque Julian obtient son pouvoir, sauvé par une divinité aquatique étrange avec qui il passe un pacte. Le héros va alors naviguer dans un océan à l’atmosphère à la fois fantasmagorique et menaçant, amorçant fort bien le côté sombre de la série, pourtant teintée d’espoir dans le dernier tiers du tome. En effet, de retour dans le monde, le héros va devoir composer avec son passif, combattre la fatalité et faire preuve d’humanité au gré des rencontres.
Graphiquement, si les arrière-plans et certains chara-design sont brouillons, toute la partie océanique est représentée dans un encrage bien géré, notamment grâce au bestiaire marquant. Mettant du temps à changer de dimension, notamment sur la psychologie des personnages, il y a de bonnes idées dans ce premier tome. A voir si la suite s’annonce plus épique.