Mind games
Et si les véritables qualités de "Ces jours qui disparaissent" ne résidaient pas vraiment dans son scénario - fantastique conceptuel bien dans l'air du temps - ni dans son graphisme - ligne claire et...
Par
le 10 janv. 2018
42 j'aime
4
Cette bande-dessinée réalise ce dont seuls les chefs d'oeuvre sont capables : questionner des sujets multiples et complexes sous une apparente simplicité, avec sobriété, sans jamais tomber dans le mélo.
Alors oui, c'est angoissant et profondément mélancolique. Le sentiment que j'ai eu en refermant la bande dessinée m'a rappelé celui que j'avais eu devant le générique du dernier épisode de la série Six Feet Under. C'est banalement triste. C'est la vie. Pas besoin de rebondissements incroyables, de sortir les violons, de faire mourir tragiquement un personnage auquel le lecteur naïf s'est attaché.
Simplement le temps qui passe, une vie dont on est de plus en plus le spectateur. C'est vraiment comme cela que j'ai compris cette "fable" (qui reste bien ancrée dans le réel, ce qui renforce cet aspect "banalité du quotidien") : le Lubin que l'on aime dès les premières cases pour sa vitalité, sa vie de saltimbanque, ses amis chouettes, sa famille chaleureuse, va se désagréger progressivement pour laisser la place au Lubin "adulte", conformiste, froid et calculateur, si bien intégré à la société. Et les moments de respiration, où l'on comprend que le temps passe et qu'il faut dire à nos proches que l'on tient à eux, où l'on a envie de passer la nuit à se marrer et faire des trucs absurdes avec un vieil ami, se font de plus en plus rares... jusqu'à ce que l'on se contente finalement de rêver ces moments et de s'en satisfaire, sans avoir plus besoin de les vivre. Spectateur donc.
Mon petit bémol serait le dessin, que j'ai trouvé un peu trop froid, lissé. J'aurais aimé voir les traits se brouiller progressivement, suivant la fréquence des absences de Lubin par exemple.
Voila, j'ai passé un dimanche après midi triste, mais je ne regrette rien.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste BD lues en 2024
Créée
le 5 mai 2024
Critique lue 36 fois
2 j'aime
Et si les véritables qualités de "Ces jours qui disparaissent" ne résidaient pas vraiment dans son scénario - fantastique conceptuel bien dans l'air du temps - ni dans son graphisme - ligne claire et...
Par
le 10 janv. 2018
42 j'aime
4
Les livres qui sortent à chaque rentrée littéraire ne suscitent pas l’unanimité. On peut dire qu’en littérature comme dans tous les domaines culturels, l’unanimité n’existe pas. Pourtant, quand il...
Par
le 14 sept. 2017
39 j'aime
12
Cette BD semble rencontrer son petit succès populaire et critique (autant qu'on peut en juger au doigt mouillé en se baladant sur le net). Cela peut déjà s'expliquer un peu superficiellement par une...
Par
le 31 déc. 2017
24 j'aime
25
Je n’ai pas trouvé ce roman mauvais, car il est animé par les meilleures intentions et la sincérité de l’autrice se lit dans chacune de ses lignes. Le message véhiculé me plait, et certains passages...
Par
le 11 avr. 2024
5 j'aime
La force principale de cet essai politique est celle de tous les bonnes réflexions en sciences sociales : arriver à dégager des structures. Et ici, c'est d'autant plus spectaculaire, que la structure...
Par
le 25 juin 2024
2 j'aime
Cette bande-dessinée réalise ce dont seuls les chefs d'oeuvre sont capables : questionner des sujets multiples et complexes sous une apparente simplicité, avec sobriété, sans jamais tomber dans le...
Par
le 5 mai 2024
2 j'aime