Dans ce dix-huitième volume, Tatsuki Fujimoto poursuit la seconde grande partie de Chainsaw Man en accentuant encore la sensation de chaos et d’instabilité narrative. Le récit avance par à-coups, enchaînant action, absurdité et ruptures de ton, tout en maintenant ses personnages dans une errance presque permanente. Les thèmes chers à l’auteur — solitude, perte de repères, besoin d’attachement — sont toujours présents, mais abordés de manière plus diffuse, moins percutante.
Si certaines séquences conservent une vraie force visuelle et rappellent l’énergie brute qui a fait le succès de la série, l’ensemble souffre d’un manque de tension structurée. Les enjeux peinent à se clarifier, et l’émotion a du mal à s’installer durablement, diluée dans une narration volontairement éclatée. Le dessin reste expressif et nerveux, mais ne suffit pas toujours à compenser une impression de flottement, comme si ce tome préparait quelque chose sans parvenir à exister pleinement par lui-même.
Résumé
Un volume de transition, brouillon mais pas dénué d’intérêt, qui laisse surtout un sentiment de frustration.
🪚 Une lame toujours affûtée, mais qui coupe moins profond cette fois-ci.