Avec ce troisième volume, Chainsaw Man commence à assumer pleinement sa singularité. Ce n’est plus juste du chaos fun et des tronçonneuses dans tous les sens — c’est un monde qui prend forme, des relations qui se tendent, et une ambiance qui devient franchement étrange, dans le bon sens du terme.
Ce qui m’a marqué ici, c’est l’ambiguïté émotionnelle. On passe de l’ultra-violence absurde à des instants de tendresse inattendus. Denji reste un mec simple avec des rêves encore plus simples, mais le contraste avec certains personnages secondaires — Power en tête — crée une dynamique aussi imprévisible qu’attachante. Ils gueulent, ils se battent, ils saignent, mais parfois, ils mangent ensemble. Et là, la magie opère.
L’action reste explosive, évidemment. Fujimoto ne tient pas en place : tout est tranchant, éclaté, organique, avec des mises en page toujours aussi fluides et inventives. Mais l’ambiance commence à virer un peu plus sombre, plus introspective. Il y a des silences bizarres, des regards qui veulent dire beaucoup trop de choses, et des situations de plus en plus tordues. Ça sent la montée en puissance, la spirale.
Alors oui, ça reste inégal par moments, surtout dans le ton : l’humour cradingue peut soudain être suivi d’un instant de pur drame, sans prévenir. Mais c’est ce décalage constant qui rend Chainsaw Man aussi déroutant… et excitant à lire.
💬 En résumé
Un tome de transition qui creuse les personnages, installe une vraie tension dramatique, et confirme que cette série ne suivra jamais les rails classiques. C’est imparfait, c’est intense, et c’est déjà culte à sa façon.
🖋️ À lire si tu veux voir un manga faire un doigt d’honneur aux conventions, tout en te serrant le cœur l’air de rien.