Les Tengoonies

Une histoire de disparition d’enfant, rien de très original à première vue. Pourtant, Chasse au cadavre de Hôsui Yamazaki parvient à se démarquer dès les premières pages. Ce qui pourrait sembler un énième récit sombre se transforme en une aventure captivante, rappelant des classiques comme Les Goonies ou plus récemment le premier chapitre de Ça. L’histoire se déroule du point de vue d’un groupe de collégiens, pour qui cette enquête devient un véritable voyage au cœur de la campagne japonaise. On y retrouve cette combinaison magique d’innocence et de mystère, propre aux films des années 80 qui continuent de nous fasciner. Yamazaki ne perd cependant jamais de vue la gravité de la situation, et cette tension constante rattrape régulièrement nos jeunes héros, qui se retrouvent vite dépassés par les événements… tout comme dans ces récits qui nous ont marqués il y a des décennies.

Le récit se déploie presque comme un road trip, avec des avancées et rebondissements parfaitement dosés. Yamazaki maîtrise l'art de maintenir un bon rythme : ni trop précipité, ni trop lent. Il nous permet de savourer l’atmosphère rafraîchissante du récit, notamment grâce aux interactions entre les jeunes personnages, tout en injectant des évolutions cruciales de l’intrigue aux moments opportuns. La dynamique entre les adolescents et les adultes est aussi particulièrement bien gérée, évitant de sous-estimer la détermination des jeunes enquêteurs.

La tension monte crescendo. Bien sûr, on trouve quelques ficelles narratives un peu prévisibles, des retournements qu’on voit venir, mais l’effet est toujours là. Le suspense reste palpable lors de la course-poursuite en pleine forêt, où l’angoisse se mêle à l’excitation.

Avec une ambiance qui rappelle Twin Peaks (sans le côté absurde et fantastique), Chasse au cadavre se termine en quatre tomes. Une œuvre courte et intense, qui se dévore d’une traite, oscillant entre fraîcheur adolescente et une noirceur oppressante. Vite, la suite !