Avec Les Ethiopiques, certainement mon Corto Maltese préféré.
Dans ce monde si particulier qu'est la Russie (Car la Russie n'est pas un pays, c'est un monde à part), dans un contexte politique asiatique troublé post première guerre mondiale, Corto nous entraine encore dans ses aventures échevelées, avec un fil conducteur toujours aussi peu visible, aux ramifications multiples et sans débouchées...
Huis clos dans des trains de luxe blindés, lanternes rouges et triades, jonque en flamme et avion américain abattu... Moine sans oreille, lanceur de couteau, blancs contre rouges, canon giganstesque à dynamiter, honneur russe à préserver...
Les personnages historiques défilent, avec un énorme coup de coeur pour le baron Roman Fedorovitch von Ungern-Sternberg, dont la grandiloquente folie dans son amour de la guerre confine au romanesque...
Et Raspoutine, Raspoutine ! Dans cet album, Raspoutine devient clairement l'antéchrist indispensable de Corto. Il tue ceux que Corto ne peut tuer, il dit ce que Corto n'ose dire, car Corto Maltese ne peut se permette certaines choses du fait d'un code moral et d'honneur qu'il s'impose. Raspoutine est amoral et génial, il atteint dans cet album sa quintessence dans le cycle de Corto Maltese