Quand trop de Deadpool tue le Deadpool

Deadpool Corps est une sorte de buffet à volonté de Deadpool où Victor Gischler et Rob Liefeld ont décidé de répondre à cette grande question philosophique : peut-on avoir trop de sarcasmes, de chimichangas et de références méta dans une seule BD ? Spoiler : oui, et ça finit par donner une indigestion.


L’idée de base est aussi folle qu’un crossover entre Rick et Morty et un épisode de Power Rangers. Wade Wilson réunit une équipe composée de variantes de lui-même : Lady Deadpool, Kid Deadpool, Headpool (oui, juste une tête), et même Dogpool. On s’attend à une fête du chaos où chaque page explose de punchlines et d’absurde. Et effectivement, il y a des moments où ça fonctionne. Mais la fête se transforme vite en cacophonie, comme un karaoké où tout le monde chante en même temps… et faux.


Visuellement, c’est du Rob Liefeld dans toute sa splendeur. Attendez-vous à des muscles hypertrophiés, des pistolets démesurés, et des poses anatomiquement improbables. Liefeld reste fidèle à son style iconique, mais parfois au point de donner l’impression que chaque personnage souffre d’une crampe permanente. Les planches sont dynamiques, certes, mais elles manquent souvent de subtilité et peuvent devenir fatigantes à force de surenchère.


Le scénario de Victor Gischler tente d’équilibrer action frénétique et humour décalé. Le problème, c’est que les blagues tombent parfois à plat, surtout lorsqu’elles reposent sur des répétitions incessantes du même type d’humour méta. Oui, Deadpool est hilarant quand il brise le quatrième mur, mais quand tous les membres de son équipe font la même chose, ça devient un concours de stand-up où tout le monde se marche sur les pieds.


Malgré tout, Deadpool Corps n’est pas dépourvu de moments divertissants. Certaines scènes d’action et de dialogues parviennent à capturer l’essence déjantée du personnage, et les fans hardcore de Deadpool apprécieront probablement l’effort de réunir cette joyeuse bande de psychopathes. Mais pour les autres, le trop-plein d’absurde finit par noyer l’intrigue.


En résumé, Deadpool Corps est une expérience chaotique et inégale. Un défouloir visuel et comique qui manque de structure, mais qui peut plaire à ceux qui ne cherchent rien de plus qu’un marathon d’absurde pur et dur. À consommer comme un chimichanga : croustillant en surface, parfois un peu lourd à digérer.

CinephageAiguise
6

Créée

le 21 janv. 2025

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