Divinity
6.9
Divinity

Comics de Matt Kindt et Trevor Hairsine (2015)

Que faire du pouvoir absolu? Si un homme devait recevoir l'omnipotence, serait-il seulement capable d'en saisir le sens? Donner à un être faillible par essence la puissance nécessaire pour plier la réalité à sa volonté donnerait-il lieu à la plus grande des catastrophes? Toutes ces interrogations relèvent d'un même désir. Celui de confronter l'homme à Dieu, de donner à l'humain l'opportunité de se hisser à la hauteur du divin, puis de le dépasser. Mais peut-on vraiment s'extraire de la part d'humain qui nous définit?


Abram Adams est un homme. Abram Adams est aussi un dieu. Premier spationaute d'une équipe de trois lancée dans le plus grand secret par l'ex-URSS à l'époque de la guerre froide, celui-ci a rencontré lors de son voyage une puissance cosmique indicible. Transformé à jamais par cette présence divine, Abram Adams revient 50 ans plus tard sur terre pour faire partager à l'ensemble de l'humanité ce don qui lui a été offert.


Seulement, autant de pouvoir dans un seul homme provoque la crainte et la méfiance des puissances mondiales qui ont déjà fort à faire pour maîtriser la rébellion du surhomme Toyo Harada. C'est pourquoi on envoie l'équipe Unity sur place pour neutraliser la potentielle menace. La question se pose alors pour l'équipe : comment stopper un dieu?


La vérité, c'est qu'Abram Adams est inarrêtable. Capable de maitrîser l'espace, le temps et la réalité elle-même, il piège nos héros dans une version alternative de leurs vies dont seule sa volonté peut les libérer. Mais fragilisé par ses derniers reliquats d'émotions humaines, Divinity pourrait bien chuter.


Bien qu'il traite d'un sujet offrant un grand potentiel, ce comics loupe pourtant le coche. Loin de développer les thématiques qu'il pourrait aborder, il préfère finalement ne les effleurer qu'en surface. Pourtant les idées sont bien là : on assiste aux premiers miracles observés, à la réaction humaine face à ces derniers, que ce soit de la vénération ou de la peur, mais aussi aux enjeux moraux et idéologiques que l'omnipotence impose à Abram. Pourtant l'auteur va finalement préférer se concentrer sur une seule chose : le dernier rapport à l'humanité qu'entretient Divinity. Sa famille, ou plutôt les souvenirs qui lui en restent.


Ce comics ne peut pas être pensé sans les suites qui lui succéderont. Il ne s'agit que d'une simple introduction. Il va pourtant falloir laisser de la place à Divinity pour qu'il puisse révolutionner en profondeur l'univers Valiant actuel. Un dieu ne devrait pas avoir à être bridé.

AymericBeatrix
6
Écrit par

Créée

le 9 févr. 2020

Critique lue 250 fois

1 j'aime

Captain Frisbee

Écrit par

Critique lue 250 fois

1

D'autres avis sur Divinity

Divinity
AymericBeatrix
6

Paralysie divine

Que faire du pouvoir absolu? Si un homme devait recevoir l'omnipotence, serait-il seulement capable d'en saisir le sens? Donner à un être faillible par essence la puissance nécessaire pour plier la...

le 9 févr. 2020

1 j'aime

Du même critique

58 minutes pour vivre
AymericBeatrix
5

58 minutes de trop

Il est difficile de passer après Alan Rickman. Surtout quand on s'appelle William Sadler et qu'on finit par faire du Tai Chi tout nu devant la télé. Plus largement, il est difficile de passer après...

le 8 déc. 2019

3 j'aime

Sex Education
AymericBeatrix
8

Ou comment briser des tabous en douceur

Sex Education arrive 15 ans trop tard! Pourquoi n'a-t-on pas pu regarder ça quand on était jeunes? On se serait senti moins seuls! On n'aurait pas flippé autant! Enfin bon, le mal est réparé. Grâce à...

le 24 janv. 2020

2 j'aime

Captain Fantastic
AymericBeatrix
9

L'héroïsme d'un quotidien insensé

Ce film pourrait n'être qu'une simple critique du modèle social actuel et de ses dérives les plus ignobles : déterminisme social, consumérisme indécent, abrutissement généralisé, rupture des liens...

le 4 janv. 2020

2 j'aime