Une idée intéressante, mais surtout du travail bâclé et des gags très appelés...

Derrière l'apparence du fan manga, cet "extra" est une commande officielle de la maison d'édition de la série Dragon Ball. Nous pourrions malgré tout nous en réjouir : voici un fan manga qui tient en un volume de 140 pages et qui est constitué de trois chapitres. Ce manga flirte avec le phénomène à la mode des invocations, le genre isekai. Un personnage normal japonais est arraché à un monde correspondant à peu près à notre réalité et se retrouve propulsé dans un monde imaginaire, et en l'occurrence dans le monde de la série Dragon Ball et plus précisément ici dans une étape du déroulement de l'histoire. Pensons que, tout aussi officiel, un tome "Rebirth" sur le monde de City Hunter apparaît au même moment en traduction française avec une fan de Ryo Seiba qui est donc propulsée dans le quartier Shinjuku au milieu des héros de sa série adorée. Ces produits dérivés ne sont pas faits par les auteurs originaux, on passe commande à des seconds couteaux, voire à des anonymes, puisque dans le cas présent le manga est réalisé par un simple fan de Dragon Ball qui sait dessiner.
Le genre de l'invocation est peu prometteur au plan scénaristique, sauf si quelque chose vient lui donner une réelle profondeur ou si quelque chose d'autre alimente le scénario indépendamment de l'invocation.
Ici, il n'y aura rien d'autre, tout tient dans l'invocation et la rencontre avec le monde adoré. On crée juste du gag manga par-dessus l'invocation et ses conséquences.
Donc, s'il y a un intérêt, il faut le trouver dans l'invocation elle-même. Or, il y a un bon choix en la personne de Yamcha. C'est un personnage secondaire qui n'occupe véritablement le devant de la scène que dans les débuts de la série, avant de disparaître toujours un peu plus progressivement. Il est convié pour quelques apparitions qui se font remarquer, mais ce héros est tourné en dérision, puis perd complètement sa valeur de repère intermédiaire entre la force de Goku et les humains lambda. L'idée est de revenir sur ce qui a fait de lui un personnage secondaire, et c'est là que le bât blesse.
Ce manga est encore une fois pensé en fonction du prolongement de la série Dragon Ball dans les jeux vidéo. Le personnage principal qui se réincarne en Yamcha est précisément un grand champion du jeu Dokkhan Battle. Et, pour que Yamcha revienne sur le devant de la scène, l'idée c'est qu'il suffit qu'il s'entraîne dès le départ avec Goku et Krilin sous la houlette de Tortue Géniale. Donc tout est une question de force, pas de volonté, etc. Ensuite, il s'agit de le poser dans sa rivalité pour Bulma face à Vegeta. Ce triangle amoureux a été très vite dépassé dans la série, il n'a jamais pris toute son importance. Ici, il la prend. On me répliquera "Pas forcément !" mais cela sent encore une fois le syndrome du jeu vidéo où les gens peuvent avoir pour personnage Yamcha, Krilin, voire Chichi, Bulma, etc., avec une réduction de l'écart abyssal des puissances respectives pour que cela soit jouable. Le gag manga est là pour faire écho aux blagues des joueurs qui sur écran font parfois s'affronter Yamcha et Vegeta. C'est ce profil de fan service qui a déterminé le choix éditorial à mon très humble avis.
Et le signe énorme que je ne me trompe pas réside dans la construction des trois chapitres.
Le premier chapitre raconte une chute supposée mortelle du personnage principal qui est un admirateur de l'univers Dragon Ball. Il n'a jamais connu de fille comme c'est le cas de Yamcha à ses débuts dans la série, et il y a ici une obsession adolescente du sujet, même s'il y a un écart entre l'effronterie du joueur de dokkahan battle et la timidité initiale de Yamcha. Ce personnage invoqué connaît donc toute l'histoire, et il pourra anticiper le futur des événements vu le moment du récit où il va se retrouver invoqué. Une très bonne idée est de lier la mort du personnage aux événements qui entourent le moment de sa réincarnation. Il va apparaître peu après qu'Oolong ait fait le voeu d'obtenir une petite culotte au dragon et au moment décisif où doit se nouer la relation de couple entre Bulma et Yamcha. Le motif de la petite culotte concerne d'ailleurs autant Bulma qu'Oolong quand on se rappelle la première rencontre de la jeune fille avec Goku. Or, le héros se tue précisément parce qu'il court imprudemment en descendant un escalier dans le but de mater une fille qui a une jupe extrêmement courte. Une fois réincarné, le personnage vit cela avec un étonnement qui se moule très bien dans les jeux d'expression faciale du gag manga. Il y a bien un gag décalé quand il fait semblant de tomber le cul par terre pour faire comme les autres, mais quand il tourne la tête dans tous les sens en se disant "que fais-je ici?" ou quand il se regarde dans le miroir, on peut superposer notre vision du vrai Yamcha pour des gags différents. Autre trait important, l'auteur ne dessine pas de la même façon la vie du fan dans son monde réel proche du nôtre et son incarnation en Yamcha. Incarné en Yamcha, on a un monde dessiné à la façon d'Akira Toriyama, mais dans le monde supposé réel on a un dessin réaliste dans un style propre à l'auteur qui se distingue nettement de la fiction dragonballesque.
En soi, le début de chapitre est très bon et pour rester sur une bonne impression il conviendrait d'arrêter la lecture quand Yamcha conscient qu'il va mourir comprend le dilemme, renonce, du moins provisoirement, à Bulma et part suivre avec Goku l'entraînement de Tortue Géniale. Les gags sont réussis. L'immersion est réelle. Mais après le manga ne vaut plus rien du tout. On a droit à une ellipse injustifiée et on passe directement au combat contre les saiyens. Vous voyez le topos, on saute par-dessus quantité de tomes et d'aventures, et les flashbacks qui suivront ne referont pas tout le chemin et seront suspects de comporter bien des incohérences à patiemment remonter, ce qui ne manque pas d'être bien entendu.
On voit dès lors se confirmer clairement que la maison d'édition en choisissant une réincarnation en Yamcha privilégie dans le public les fans de jeux vidéo et les fans de la série animée Dragon Ball Z. Car, l'immersion dans le début de l'histoire de Dragon Ball, quand Goku est encore enfant n'est qu'une introduction maladroite, chronologiquement détachée de la suite, qui ne sert que de prétexte à réécrire sur le mode comique quelques grandes lignes de Dragon Ball Z. Au lieu de mourir dans sa célèbre position en boule, Yamcha triomphe des saibaïmen, il aide Goku à triompher de Vegeta. On constate vraiment les codes paresseux des fans maladroits des jeux vidéo et de la seule période Z, car on est dans le "ya ka". Yamcha n'a qu'à s'entraîner intensément de manière plus précoce et le tour est joué, tout va se faire mécaniquement et il deviendra plus fort que Krilin ou Tenshinhan, etc.
Le manga s'est intéressé à Yamcha à cause de la position cul en l'air contre les saIbaïmen, on n'a pas du tout le moindre intérêt pour une vision d'ensemble du personnage, mais pas du tout. C'est l'esprit DBZ qui fait loi : "Circulez, il n'y a rien à voir !"
L'ellipse est déjà insupportable, mais même le combat avec Vegeta est expédié, pareil pour celui entre Yamcha et Nappa, pareil finalement aussi pour l'équipe de saïbaïmen. On donne un coup, on a gagné. Evidemment, on a un petit retour en arrière pour nous expliquer la feinte : Yamcha connaissant la suite a été voir le patriarche des Nameks pour révéler son potentiel caché et s'entraîner avec Nail.
Un peu fourbe (mais Vegeta étant ce qu'il est à ce moment-là, ça se comprend), le Yamcha veut tuer Vegeta, mais deux choses vont l'en empêcher in extremis. Il y en aurait bien une troisième avec l'intervention de Goku qui refait comme avec Krilin le coup du gars qui espère un nouveau match, mais en fait Yamcha a soudain la vision de Mirai Trunks, vision qui est double dans sa signification. Explicitement, la cause pour laquelle il ne tue pas Vegeta, c'est que Mirai Trunks va contribuer à sauver un des mondes parallèles de l'histoire de Dragon Ball et donc Yamcha (il y aurait à débattre sur le monde parallèle où se trouve le Yamcha incarné d'ailleurs, anomalie de ce fan manga qu'on peut relever au passage parmi d'autres), mais en plus en tant que fan il priverait d'existence un héros de la série, car après tout par l'image on peut penser que c'est une autre raison pour laquelle il ne tue pas Vegeta.
Le combat contre Nappa, les saibaimen et Vegeta domine nettement, une moitie du premier chapitre et tout le second chapitre avec juste un flashback sur l'entrainement suivi sur Namek au debut du second chapitre. C'est une cristallisation voulue autour des deux gags DBZ : Yamcha tue par un saibaiman kamikaze, puis la rivalite fantome avec Vegeta au sujet de Bulma.


A la fin du manga, on a un bonus un peu bizarrement raccorde, comme un dernier reve du joueur qui avait ete reincarne en Yamcha, et c'est Yamcha qui va defier Vegeta dans la salle de la gravite, rappel d'un gag ou de nuit Yamcha cherche a voir si lui peut suivre un pareil entrainement avec une gravite elevee, ce qui tourne mal, mais depite Yamcha disparait dans la nuit sans se vanter, ni faire de la publicite a son essai desastreux.


On va avoir ensuite un dernier chapitre avec un peu de Cell Game. Toujours ces maudites ellipses, et toujours ce fan service bien profilé jeux vidéo et Dragon Ball Z.
Pour le troisième chapitre, je dois placer ce que j'ai à dire sous un cache, car je vais spoiler, mais c'est le chapitre complètement lamentable après un second pas folichon. Déjà que le second n'est pas drôle et se lit vite parce qu'on a autre chose à faire, mais là c'est la cata.


Le troisième chapitre est celui d'un affrontement entre Yamcha et Chaozu, on voit que c'est un choix en fonction des deux personnages secondaires qui étaient forts mais qui ont été assez arbitrairement laissés de côté, quand Tenshinhan a duré un peu plus longtemps et surtout quand Krilin a tout traversé. Astuce cliché du genre de l'invocation, du genre isekai, Chaozu est lui aussi une réincarnation d'un fan lambda du jeu dokkahn Battle, et même ce sont les deux meilleurs joueurs qui s'affrontent. Cette réincarnation est prétexte à des rappels comiques sur le combat de Chaoz et Krilin lors du tenkaichi budokai, sur l'affrontement de Tenshinhan, Tortue Géniale et Chaozu face à Piccolo ayant réuni les sept boules de cristal, et cette réincarnation est prétexte également à développer un Chaozu plus lâche et devenu tenté par le mal et l'égoïsme, mais comme c'est un adorateur de la série sa rédemption va venir de cette scène de reconnaissance entre deux fans. Le combat confirme l'arrière-plan des jeux vidéos, on a vraiment deux joueurs qui ont pris Yamcha et Chaozu et qui brodent une réécriture de l'histoire de la série à quatre francs six sous.
Le scénario essaie de se renforcer par un appel à une autre astuce. Qui tire les ficelles de ces invocations ? Plutôt que de s'affronter, Beerus et Champa ont invoqué deux humains, ce qui suppose anormalement qu'ils s'occupent de mondes perçus comme parallèles, et ils font des paris, Champa sur Chaozu et Beerus sur Yamcha. A la fin de la partie, les deux personnages sont renvoyés dans leur monde, ce qui donne quelques pages en plus.


Même les gens plus indulgents que moi n'auront probablement aucune vraie estime pour ce manga, cela pour deux raisons majeures : 1) les ellipses sont grossières, on enjambe l'histoire pour deux points fixes avec une introduction qui se déroule longtemps auparavant, et tout cela n'est pas bien relié du tout, on n'a pas d'histoire en fait, on a trois moments de réécriture artificiellement tenus entre eux par un maigre bout de ficelle ; 2) le manga n'est vraiment comique et immersif que dans la première moitié du premier chapitre, après il y a bien quelques gags drôles, on rit que le héros joue sur ce qu'il sait d'avance par rapport aux autres en s'en servant comme astuces, mais franchement ça ne casse pas trois pattes à un canard.
Le point fort, c'est le dessin, on a vraiment l'univers de Dragon Ball, plus qu'avec Toyotaro qui nous livre Dragon Ball Super, mais qui, s'il dessine bien, n'a pas du tout la mentalité Toriyama et n'a pas du tout la bonne perception de ce que doivent être les expressions faciales. Ici, on a quelque chose de fidèle et on oublie très vite que ce n'est pas le dessin de l'auteur original. On voit bien le décalage tout de même et on observe de temps en temps des maladresses. Par exemple, l'introduction de Bulma est ratée et de manière significative. Bulma, on l'imagine spontanément les yeux ouverts. Là, elle est endormie, mais l'auteur n'a pas eu la note juste pour dessiner les yeux fermés. Du coup, l'introduction de Bulma, la fille qui nous est annoncée comme faisant rêver, est ratée. Mais rien de grave par la suite m'a-t-il semblé. Malgré cet intérêt du dessin fidèle en esprit qui justifierait une pétition pour qu'on remplace Toyotaro aux commandes du manga Dragon Ball Super, je ne mets pas la moyenne à ce manga. C'est beaucoup trop superficiel et je pense que, malgré son titre et ce que ça évoque, il confirme le système ambiant où on détruit et dévalorise Dragon Ball en s'enflammant pour l'esprit de l'animé DBZ au détriment de la vraie perception toriyamesque, en ne revenant au gag manga qu'en contrepoint de la culture des jeux vidéo et de l'esprit DBZ. Ce manga ne fait pas autant de dégâts que les films de Broly de 1993 et 2018 bien sûr, mais il fait partie de cet état d'esprit. Il signe l'arrêt de mort de Dragon Ball, en nous disant : "Ne vous plaignez pas ! On vous fait un gag manga plutôt proche de l'esprit du premier Dragon Ball. Prétention fausse, car le héros est avant tout préoccupé par son positionnement en termes de force et même si les combats sont expéditifs ils sont le centre d'intérêt autour duquel tournent exclusivement les gags. Certes, ce n'est pas épique, c'est du gag manga où les combats ne se prennent pas au sérieux, mais c'est une voie de garage qui fait semblant de faire un geste vers les fans de la première heure, vers les fans de Goku et sa bande plutôt que de Vegeta, Broly et consorts. En réalité, ce qu'on nous offre, c'est la dérision de la dérision d'un personnage issu des premiers temps de l'histoire et c'est en même temps un discours sur le fan de Dragon Ball qui rêve d'être Vegeta ou Broly et qui restera un peu lambda en n'étant que Yamcha le loup solitaire. Le loup solitaire réussit des trucs, Kamisama dit de lui qu'il a changé l'histoire du monde, mais il n'aura pas la femme, ni ne sera le centre de lumière, il n'est que le héros du rêve ou d'un jeu...


Il faut bien comprendre le problème. Au départ, il y a le Yamcha de DBZ qui meurt couché en boule contre un saïbaïman, puis, ressuscité, perd encore Bulma qui lui préfère Vegeta, lequel approche plus de la force de Goku. Tout part de là. Tout le scénario se fonde sur ces deux gags et rien d'autre. Je n'ai rien contre ces deux gags, mais il faut voir comme cette réincarnation en Yamcha expédie tout le reste, n'est qu'un développement autour de ces deux gags. Même quand le manga a l'air de s'attarder, on a ce mode expéditif qui se maintient et on comprend que c'est l'univers gangrené des jeux vidéo qui complète l'intérêt quasi exclusif pour DBZ. Un joueur, il mange des chips, il fait des combats, il n'y a pas de scénario, alors il joue avec le personnage de Yamcha et il fait les blagues de dérision classiques sur ce personnage perçu uniquement à travers DBZ, car les fans de DBZ ne regardent pas le début de DB, tout ce qu'ils aiment c'est la baston, savoir qui est le plus fort, qui est une brêle par rapport aux autres, et ça s'arrête là. Un joueur de jeu vidéo n'évolue pas vraiment dans un domaine favorable à l'imagination. C'est pour cela qu'on a le succès des films Broly qui n'ont aucun scénario, aucune cohérence. Ce gag manga a tout dans l'annonce pour se détacher de ces références-là, mais une fois que vous avez compris que ce mang est conçu sur deux gags sur Yamcha que les fans DBZ se racontent comme des scies à chaque fois qu'ils jouent à un jeu vidéo de la licence Dragon Ball vous avez automatiquement l'explication du caractère expéditif, sommaire et superficiel de ce manga à tous les niveaux... Ce n'est qu'un réactivateur des clichés autour de Yamcha à l'adresse du public des jeux vidéo. Les deux blagues sont transformées en une histoire qui tient en trois chapitres et 140 pages pour que les discussions sur les deux blagues potaches aient l'impression de se fonder sur un imemnse background de possibilités, tout est fait pour donner l'illusion qu'on peut répéter ces gags à l'infini sans jamais vraiment se répéter. Le gag a été répété jusqu'à plus soif par les joueurs, peu importe on vient de les consacrer par un manga, donc on va répéter dix ans de plus en riant aux éclats : "Ah Yamcha, tu t'es fait piquer ta meuf par Vegeta ! Ah Yamcha, cette variante de la position foetale quand tu t'es fait rétamer chant-mé!" Voilà le manga ne tient qu'à cet engouement-là qui est hélas ! factice. Le manga s'il voulait suivre cette pente-là aurait gagné à cyniquement se moquer de ce culte tout en dérision pour Yamcha de la part des gamers, cela aurait permis un raccord satirique intéressant, aurai donné une profondeur au traitement du sujet, mais non on n'a même pas conscience du problème...

davidson
3
Écrit par

Créée

le 11 mars 2019

Critique lue 339 fois

1 j'aime

davidson

Écrit par

Critique lue 339 fois

1

D'autres avis sur Dragon Ball Extra - Comment je me suis réincarné en Yamcha !

Du même critique

Ranking of Kings
davidson
9

Un animé intemporel d'exception !

J'ai vu neuf épisodes et je ne sais même pas combien il y en aura en tout, mais l'animé vaut vraiment le détour. Ousama est le fils de deux géants, mais il est minuscule, et en plus sourd et muet. En...

le 11 déc. 2021

9 j'aime

Rent-a-Girlfriend
davidson
1

Pas drôle et pseudo-sérieux

L'argument de la série, c'est de jouer sur le fait qu'un garçon est en couple avec une très belle fille, et qu'ils sont tous les deux forcés de jouer le jeu. Les événements qui surviennent les...

le 14 août 2020

8 j'aime

13

Dororo
davidson
7

Un remake raté pour les 50 ans de la série originale, sauf sur un point !!!

EDIT : je vais retoucher un peu ma critique apres le dernier episode. Au fil des episodes, il est clair que ce que j'ai dit des le depart s'est impose a toujours plus de spectateurs. La serie...

le 25 mars 2019

8 j'aime

3