Dragon Ball en Isekai, ça marche ? Une nouvelle bonne manière de faire briller Yamcha (un peu)

Pendant que « Dragon Ball Super » continue, un spin-off un petit peu spécial a fini par arriver en librairie. Les Isekais étant très à la mode de nos jours, pourquoi « Dragon Ball » n’aurait pas le droit d’en avoir un à son tour ? Dessiné par Dragon Garow Lee, cet isekai nous fait suivre un jeune homme qui se réincarne en Yamcha dans l’univers de « Dragon Ball » et qui va tout faire pour changer le destin de ce personnage. Et donc, que vaut réellement cet Isekai ? En soi, il est assez sympathique à lire alors qu’on ne s’attendait à rien. Il a tout de même des défauts un petit peu évidents mais il faut reconnaître que ça se lit sans problème pour les fans de « Dragon Ball » (surtout pour ceux qui sont fans de Yamcha, parce que oui, ça existe).

Alors qu’un jeune adolescent fan de Dragon Ball subit une chute, il rouvre les yeux en se retrouvant dans l’univers de Dragon Ball, en Yamcha. Avec ce corps, il va tenter de changer le destin voulu du personnage.

Positif

• Ici, Yamcha prend son destin en main en connaissant le futur des évènements et en tentant de changer les choses en le faisant devenir plus fort à travers un entraînement particulier, ce qui n’est pas une mauvaise idée. A ce moment là, on ignore ce qui pourrait arriver aux réincarnés et comme Yamcha est mort plusieurs fois et que la personne réincarnée en lui ne veut pas revivre ça, c’est assez intéressant de voir qu’il tente de changer son destin et éviter la mort.

• Le concept d’un Isekai avec l’univers de Dragon Ball est osé, mais ça passe. En vrai, ça passe moins aujourd’hui avec le trop gros nombre d’Isekai qui sortent (*Sword Art Online* ayant lancé cette mode) mais, dans le cas ici présent et si vous en lisez ou regarder à petite dose, ça passe. En tout cas, le concept arrive à passer avec ce manga mais on peut comprendre que certains aient du mal avec.

• Les chapitres bonus se concentrent sur une tentative de reconquête de Bulma pour Yamcha et une fusion particulière. Dans le premier cas, ça fonctionne bien pour développer le personnage. Dans le deuxième cas, c’est un peu plus dispensable mais c’est réellement très drôle de voir le résultat, y compris leur réaction.

• La construction du volume est assez simple, trois parties pour trois chapitres se concentrant à trois moments différents de la temporalité de « Dragon Ball » et « Dragon Ball Z ». La construction est bonne mais le fait de voir que Lee respecte aussi la puissance et les limites de Yamcha est également un gros plus.

• Parlons un peu du dessin, c’est surprenant. Dragon Garow Lee réussit à reprendre le style Dragon Ball du manga d’Akira Toriyama avec brio mais il arrive aussi à apporter son propre style quand on voit le monde réel. Réussir à mélanger deux styles de dessin tout en faisant du très bon travail, c’est à respecter.

• On a quelques références assez sympathiques quand on fait attention. Un clin d’œil à une des couvertures des tomes de Dragon Ball, un plan particulier qui rappelle un certain évènement… On sent que Lee est fan de Dragon Ball à travers ses références et ça fait plaisir à voir.

• La touche d’humour est légère mais elle fonctionne toujours. On arrive à esquisser un sourire quand on voit certaines blagues et ce, malgré qu’elles ne soient pas très nombreuses. En tout cas, on retrouve le ton d’humour qu’on aimait dans le manga original.

• Le manga démarre par la découverte de notre jeune lycéen jusqu’à ce qu’il ait son accident et se retrouve dans Yamcha, une introduction plutôt pas mal. Ça arrive à placer la situation et nous faire comprendre comment notre protagoniste s’en est arrivé là.

• Certains évènements arrivent à nous surprendre un peu, même par rapport à l’entraînement de Yamcha qui part dans des directions un peu inattendues à certains moments (tout en restant logique avec « Dragon Ball » et son univers).

• En terme d’évolutions, ça se verra surtout dans le dernier chapitre mais Yamcha évolue d’une certaine manière. Il accepte de renoncer à Bulma pour la laisser à Vegeta (même si ça marche surtout grâce à un des chapitres bonus).

• La mise en page est assez bien gérée dans son ensemble. Un peu de suspense à la fin de certaines pages avec un peu d’envie de vouloir tourner la page. Non vraiment, la mise en page est réellement qualitative.

• Le découpage est proche d’un tome de Dragon Ball. On y retrouve les mêmes cases droites et bien découpées qu’on avait dans le manga original et on arrive à lire dans l’ordre sans se mélanger les pinceaux.

• Les costumes sont simples mais toujours aussi sympathiques tout en restant dans le style du manga qu’on aime. Après, il n’y avait pas de nouvelle tenue à faire donc ça partait déjà avec un avantage.

• Les décors sont proches de ce qu’on connaît tout en restant qualitatifs. On y fait pas forcément attention en premier lieu mais, après observation, les décors sont vraiment pas mal.

• La fin est plutôt pas mal et assez méritée pour notre protagoniste après tout ça. C’est un détail mais la fin fonctionne tout en faisant un peu plaisir à voir.

Négatif

• Un des défauts qui pourrait plus se résumer à des regrets, c’est le manque de certains passages importants de l’histoire de Dragon Ball. Sachant que Yamcha part tout de même s’entraîner avec Goku enfant, pourquoi il manque des passages importants comme le 23ème budokai tenkaichi ou l’ascension du roi démon Piccolo ? Sans que Yamcha vole la vedette à Goku, on aurait pu le montrer avec une aide plus importante dans ce genre de passages (surtout qu’on a des petites cases entre chaque chapitre à certains moments de l’univers de Dragon Ball).

• Un défaut un peu personnel mais ça se lit un peu trop vite. Là où d’autres mangas arrivent à nous faire profiter de la lecture en lisant tranquillement comme si de rien était, ce manga doit être un des plus courts existants et c’est regrettable. Encore une fois, c’est sûrement le manque de certains chapitres qui fait ça, car ça reste bien construit, mais c’est tout de même une lecture un peu trop rapide.

• Un petit reproche lié au dernier chapitre, l’intervention de Piccolo. Pendant que Yamcha affronte un certain adversaire, l’histoire continue au Cell Game et on voit trois cases où Piccolo sent que Yamcha se bat et où il regarde dans sa direction. Le souci, c’est que ces trois cases n’apportent rien, pas de petit indice que Piccolo va venir aider donc pourquoi avoir mis son intervention ?

• L’émotion n’est pas du tout réussi. A aucun moment, on ne ressent réellement quoi que ce soit pour nos personnages, même pour Yamcha qui est incarné par un garçon sympathique (en étant un peu pervers). Après, l’émotion n’est pas la plus grosses réussite du manga non plus donc ça peut se pardonner.

• La fameuse révélation du pourquoi cette réincarnation a eu lieu est un peu ridicule. Pour éviter de spoiler, c’est difficile de croire que ces fameux personnages sont derrière cette histoire alors que ça ne leur ressemble pas (PARTIE SPOIL pour plus de détails).

• Malgré les tentatives de changement de certains passages, comment réussir à ressentir de la tension ? Seul le dernier chapitre essaye mais même ce passage ne semble pas réussir à nous faire avoir peur pour qui que ce soit.

Au final, ce manga particulier est plutôt sympathique à lire et saura plaire aux fans de Dragon Ball et de Yamcha. On a des dessins travaillés, un découpage soigné, un développement intéressant avec un grand respect de l’univers et des règles, une évolution légère mais intéressante et une réinterprétation des évènements qui se lit sans souci. Après, il est vrai que ça manque de tension, qu’il manque certains passages importants de l’univers de Dragon Ball et que la révélation finale est un peu étrange, mais ça reste un manga qui vaut le coup d’être lu. Sans être à la hauteur de Dragon Ball, c’est tout de même un manga qui sait lui rendre hommage et qui montre la passion de cet univers pour le dessinateur de ce manga. Donc, n’hésitez pas à le lire si vous souhaitez voir Yamcha briller un peu (surtout que ça n’arrive pas souvent). Et puis, vu qu'il arrive à être meilleur que DBS, DBGT et DBSH, ça vaut vraiment le coup de le lire.