Druuna, tome 2
7.3
Druuna, tome 2

BD (divers) de Paolo Eleuteri Serpieri (1987)

Moins de cul, moins de gore, plus de narration.


Ça marche. Pourtant, c'est un peu n'importe quoi cette intrigue. Mais ça passe. Ça passe peut-être grâce à cette première séquence : un rêve (érotique). En fait, toute cette histoire ressemble à un rêve. D'ailleurs, cette cité dont les murs bougent, dont les lieux se transforment, c'est exactement ce que l'on subit en rêve une fois qu'on essaie de récolter toutes les données et de leur donner un sens. Un rêve où le plaisir et la terreur se rejoignent. Constamment, les personnages font référence au plaisir de la douleur. Et les victimes semblent très vite convaincu de la véracité du propos.


Et puis aussi, dans cet album, on a un vrai objectif et en plus il est accompagné par des conflits. Cela n'a l'air de rien mais ça suffit à créer des attentes, de la tension, du suspens. La caractérisation des personnages masculins est de plus en plus radicales lorsqu'il s'agit de l'exploiter au travers des faits. Quant à Druuna, elle semble ne pas faire partie de ce monde qui la fascine autant qu'il la répugne. C'est assez étrange.


Serpieri propose ici un dessin plus poussé que dans le précédent : la mise en page est moins bordélique (il reste tout de même l'une ou l'autre où l'on ne sait pas si on doit s'attaquer à la vignette du dessous ou celle d'à côté), le graphisme est plus léché, moins brouillon et donc plus lisible. Les positions érotiques semblent clairement inspirées de films, tant mieux vu qu'il dessine bien. Et puis il choisit toujours le bon angle, celui qui fera mousser le caleçon. Surtout avec cette femme aux courbes si généreuses.


Je n'arrive vraiment pas à me décider ; Serpieri est-il un féministe ou un sacré sexiste ? Druuna a beau être la sauveuse, elle a beau utiliser les hommes pour survivre, elle reste tout de même soumise à tous les caprices, en premier lieu celui de son Dieu créateur Serpieri, ensuite celui de tous ces hommes qu'elle utiliserait (difficile de savoir qui est le vrai dominant entre le roi et ses sujets). Druuna est son exécutante, elle sera très vite d'accord pour se faire assiéger l'anus et ses regrets ne dureront que le temps d'une pensée au maximum. Ce qui est sûr, c'est qu'il l'aime bien sa petite Druuna. Et nous aussi.


Bref, j'ai passé un bon moment devant cet album. J'ai moins bandé que durant le premier album, mais j'ai bandé quand même, et ça c'est cool.

Fatpooper
8
Écrit par

Créée

le 22 janv. 2016

Critique lue 652 fois

2 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 652 fois

2
2

D'autres avis sur Druuna, tome 2

Druuna, tome 2
Alligator
7

Critique de Druuna, tome 2 par Alligator

Ce 2e épisode est bien entendu dans la même veine que le précédent, pas uniquement parce que le récit est dans la continuité, mais également par le style et le parti-pris ultra violent que Serpieri...

le 31 mars 2017

1 j'aime

Druuna, tome 2
MichaelOudin
8

Escapades vers la tour du pouvoir

Série mythique de bande dessinée des années 90-2000 entièrement imaginée par Paolo Eleuteri Serpieri (9 volumes).Elle mélange science-fiction et érotisme avec la magnifique héroïne dénommée...

le 21 juil. 2022

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

116 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55