Erased, tome 6
8.1
Erased, tome 6

Manga de Kei Sanbe (2016)

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je me permets un rapide résumé de la situation : Nous sommes en 2006. Satoru a le pouvoir de remonter dans le temps. Suite au meurtre de sa mère il est présumé coupable et, alors qu'il fuit la police, se retrouve projeté en 1988. Une époque qu'il avait oubliée et qui lui permet de reprendre contact avec ses amis d'alors, sa mère et d'essayer de sauver des vies emportées en 1988... Divers événements vont se produire en chemin et le tome 5 fait doucement monter la pression pour finir sur une situation bien délicate pour le jeune Satoru.


Le tome 6 n'arrivait donc pas après n'importe quoi. Retirez la couverture et vous verrez la même scène mais avec quelques différences. On ne change pas cette habitude de la série, fort plaisante d'ailleurs.


Côté contenu, c'est la surprise qui domine. Non pas côté graphisme car la patte de Kei Sanbe est égale à elle-même - et l'auteur s'excuse sur quelques points en fin de tome. La surprise n'est pas non plus du côté de l'édition avec une mise en page et une traduction au poil. En fait, c'est tout simple : je ne m'attendais pas à ce que les événements prennent une telle tournure. J'ai beaucoup aimé ce tome, je le considère même comme le meilleur de la série.


D'abord pour ce qui arrive à Satoru. Je ne pensais pas que Kei Sanbe nous conduirait sur cette pente là. Points positifs (parce que, malgré tout, il y en a) : il n'est pas pénalisé gravement et sa mémoire semble vouée à revenir, notamment avec ce qui se passe à la fin. Nous ne connaîtrons pas un autre dénouement à la Million Dollar Baby. Surtout, Satoru n'est pas isolé. Nous ne sommes pas de retour en 2006 mais en 2003-2004. Et il a du monde autour de lui en plus de sa mère. Ses amis de l'époque ne l'ont pas oublié et rien que cet élément représente un plus non négligeable par rapport à son moi adulte du début.


Ensuite, ce tome met l'accent sur la relation entre Satoru et sa mère. Ce n'est pas une nouveauté en soi. Nous avons déjà pu voir, dès le premier tome, que Sachiko Fujinuma était un personnage important, qui aimait son enfant, était capable de le percer à jour en quelques questions, était là quand il le fallait... Bref, une maman qui contrastait avec celle de Kayo et auquel on ne pouvait que s'attacher. On va voir ici qu'elle se bat pour son fils, refuse qu'on le débranche, l'entretient physiquement, lui parle... Elle passera une dizaine d'années ainsi à maintenir son enfant dans le meilleur état possible, à préparer son réveil. Ces éléments sont concentrés en quelques pages mais ils donnent toute leur force au lien unissant les deux personnages.


Enfin, ce qui se passe permet de poser une question importante : Satoru doit-il en rester là ? Le monde qu'il a devant les yeux n'est sûrement pas parfait, il devra encore cravacher pour retrouver sa pleine mobilité, un travail... Oui. Mais ce qu'il a réussi à obtenir en payant de sa personne, ce "héros" qui ne veut pas l'être va-t-il tout rejouer lors d'une dernière rediffusion ? Bien sûr, ce n'est pas comme si Satoru contrôlait ce pouvoir (du moins jusqu'à maintenant) mais la question de l'opportunité d'un dernier retour se pose avec acuité cette fois : un retour dans le passé pour que Satoru arrive enfin à tout changer pour le mieux ou alors Satoru essayant de coincer vous savez qui dans le présent ? C'est dur de ne pas savoir même si on peut envisager quelques pistes (la première, après avoir exploré la seconde ?).


Ce sixième volume de Erased est donc un vrai plaisir à parcourir et lire. Il nous offre des moments forts en émotion et un très bon traitement des personnages. La formule rituelle s'impose : vivement la suite !


PS : La série Erased comptera 8 tomes en tout et nous avons été prévenus que l'animé aurait la même fin que le manga.

Anvil
9
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Manga/manhua... lus en 2016

Créée

le 17 févr. 2016

Critique lue 612 fois

5 j'aime

Anvil

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