L'après Goscinny comme de la mauvaise herbe en bouche

Oh que prendre la suite de René Goscinny s'annonçait comme une mission difficile voire impossible. Ce premier tome de l'après vient malheureusement le confirmer.


Un magicien du nom de Fingers s'amuse avec des tours de magie lors de toute interaction humaine, ce qui fait naturellement de lui un danger potentiel. Potentiel qui sera exploité en s'associant avec les Dalton dans un premier temps puis en cavalier seul par la suite.


Le gros problème de cet album vient de son scenario qui n'a presque aucun sens. Dès la première planche on ne comprend pas pourquoi Fingers tient à aller dans le pénitencier puis à s'y échapper avec les Dalton. Pourquoi il est partant pour braquer une banque puis aider Lucky Luke puis finalement non pour enfin faire ami-ami. Tout cela donne l'impression qu'on ne sait pas où amener le récit...à moins que Lo Hartog von Banda ai voulu montrer un personnage détaché de tout et voulant juste s'amuser sur 44 planches.


Au niveau des dialogues et interactions des personnages, il y a une exagération des tours de magie. Déjà dans La guérison des Dalton, le professeur abusait des questions sur l'enfance, ici c'est bien pire avec la magie. Quand ce n'est pas la galanterie du Monsieur qui fait tomber immédiatement la gente féminine sous le charme.


Les Dalton ne servent qu'à enjoliver le casting de l'album, on retrouvera cela bien plus tard dans Un cow-boy dans le coton. Bien qu'apparaissant sur la couverture, on les quitte définitivement à la planche 14. Cela donne vraiment l'impression d'un artifice pour appâter le lecteur non averti/initié en vue de doper les ventes.


Au niveau des quelques points positifs, on peut noter un certain chassé croisé rigolo des "responsabilités" entre Lucky Luke et Fingers. Graphiquement Morris reste Morris et quelques effets de "magie" rendent pas trop mal.


Bref le tout est plat comme un tour de magie de David Copperfield et c'est la gueule de bois du lendemain de Goscinny. Lucky Luke ne quitte pas seulement son scénariste de luxe ou encore son inséparable cigarette pour un brin d'herbe mais c'est bien une partie de son âme qui s'étiole dans cet album.

Volubilis78
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le 28 déc. 2020

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