Si le problème de la qualité narrative de FULLMETAL ALCHEMIST ne se pose aucunement compte tenu du travail de fond fourni par Hirumo Arakawa, il convient quand même de nuancer ce qui, au final, sans être un sommet du shonen, est un bon manga, ni plus ni moins.
Déjà, chose assez rare pour être signalée, c'est le fait que l'auteur est une femme, ce qui est surprenant pour un récit qui se veut avant tout comme plus sombre que les shonen de base. Pourtant, dès les premiers tomes, l'alchimie se révèle être pour le moins efficace, en proposant un récit attachant et prenant. Les possibilités offertes par l'alchimie et toutes ses dérives sont au cœur de l'intrigue d'Arakawa, qui distille savamment son art de la narration en posant au fur et à mesure les éléments de construction de l'intrigue dans son ensemble et qui ira jusqu'à l'échelle d'un pays entier.
Néanmoins, ce qu'on peut reprocher légitimement à FULLMETAL ALCHEMIST, c'est le fait d'être coincé entre les deux genres que sont le shonen et le seinen (ou alors, sans pour autant partir vers du seinen pur et dur, disons "seinen édulcoré). Ainsi, si le côté trash de l'œuvre est sans cesse remis sur le devant de la scène, il se manifeste trop souvent par les mêmes procédés de base du shonen, à savoir un héros meurtri, un monde oppressant, des combats héroïques, etc. Les ultimes tomes en sont d'ailleurs des exemples frappants, avec une nette tendance à la démesure que l'on avait pourtant réussi à éviter dans les précédents volumes de la série.

Malgré tout, FULLMETAL ALCHEMIST reste une valeur sure du shonen et qui a le mérite de pouvoir plaire à un panel de lecteurs plus grand que la moyenne d'un manga pour gamins habituel. Les personnages sont globalement très classiques dans leur nature et dans leur traitement, bien que certains soient franchement charismatiques (Mustang, Bradley et surtout Kimblee, entre autres). L'humour, s'il demeure très enfantin et souvent mal placé, fait souvent mouche, et particulièrement dans les bonus de fin de volume ou sous les couvertures des tomes (cf le délire sur les chats qui m'a fait rire plus d'une fois).
Et si vous aspirez à lire un manga qui propose une philosophie et des thèmes originaux et assez bien mis en scène, FULLMETAL ALCHEMIST devrait vous combler.

Bref, un bon manga, ni plus ni moins et qui est d'ailleurs l'un des rares à avoir su trouver le nombre de tomes idéal pour raconter efficacement son histoire sans perdre de la qualité, ce qui est tellement rare dans le shonen aujourd'hui...
Pariston
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les mangas qui me sont passés dans les mains

Créée

le 2 juin 2012

Critique lue 1.7K fois

10 j'aime

Pariston

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

10

D'autres avis sur Fullmetal Alchemist

Fullmetal Alchemist
Eterney
8

Un manga à part.

Je n'attendais pas grand chose de ce manga en en achetant les six premiers tomes pour un prix modique, dans une brocante paumée en bretagne, principalement dans le but d'avoir un peu de distraction...

le 21 déc. 2010

31 j'aime

2

Fullmetal Alchemist
Poulpie
9

Chef d'oeuvre.

Ce manga est génial. Ni trop long, ni trop court, il nous entraine dans une histoire maitrisée de bout en bout, mettant en scène des personnages très profonds dans un contexte crédible, extremement...

le 30 oct. 2012

15 j'aime

Fullmetal Alchemist
Josselin-B
6

Ça a failli ne pas être manichéen.

Très gros potentiel relativement bien exploité, mais pas au maximum de ses capacités ; c'est le ressenti que m'a laissé Fullmetal Alchemist suite à la fermeture du dernier volume. Nous n'étions alors...

le 12 nov. 2019

13 j'aime

7

Du même critique

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2
Pariston
3

La morte Adèle

Je pensais que La Vie d'Adèle me réconcilierait définitivement avec les Palmes d'Or des années 2010, afin de remonter une moyenne plus que basse de ce côté là. Le 7.7 de moyenne sur le site me...

le 5 oct. 2013

56 j'aime

11

Crime et Châtiment
Pariston
10

Chacun se montre tel qu'il est.

Que dire ? J'ai l'impression, justifiée, d'avoir passé des semaines à me plonger dans ce livre, à suivre la pénitence de Raskolnikov dans un Saint-Pétersbourg macabre et étrange. Ce que je redoutais...

le 24 déc. 2012

47 j'aime

2

La Dame de Fer
Pariston
2

La Dame de Fer, elle ne peut pas tout fer

Attendu comme l'évènement cinématographique de ce début d'année, LA DAME DE FER n'est rien d'autre qu'un gros pétard mouillé qui accable le biopic en général. La bande-annonce annonçait un point de...

le 14 févr. 2012

32 j'aime

4