"C'est pas compliqué, tu mises sur le rouge et la fois d'après tu doubles ta mise !"

Le hasard, c'est quelque chose d'assez méchant, même si je doute qu'un tel terme puisse être appliqué à une notion simplement indifférente du monde extérieur. Cependant si l'on veut tout de même un résultat favorable, il suffit juste de faire assez de fois la même action en boucle jusqu'à ce que le chance nous sourisse. C'est précisément ce que recherche les casinos, répéter assez de fois un tirage où ils ont un petit avantage jusqu'à ce que ce petit avantage fructifie en énormément d'argent, la roulette en est un parfait exemple, on pourrait croire à un parfait 50-50 mais avec le 0, la maison à un peu plus que 50% de chances de gagner et c'est tout ce qui leur faut. Une longue introduction pour dire qu'après 100 chapitres, il semblerait que certaines lois du hasard ne régissent pas vraiment l'académie Hyakkaou.

Kakegurui raconte l'histoire d'une nouvelle arrivante au lycée Hyakkaou, lycée où seules comptent les performances aux jeux de hasards, sous peine, en cas de mauvais résultats, d'être gratifié du joli statut d'animal domestique.

Pourquoi une école pareille existe ? Pourquoi de telles conditions sont acceptées ? Parce que, et comme tout les autres personnages de cette œuvre, la présidente du conseil des élèves est un peu folle.

Ma foi, Kakegurui a plutôt bien commencé, ce n'était pas du grand art mais on ne s'y ennuyait pas, un nouvel adversaire par chapitre, des jeux à tue-tête, même si l'on ne nous laissait pas vraiment le temps de nous accommoder vraiment aux règles, les jeux étaient assez simples pour qu'on les comprenne. Je n'ai cependant pas nécessairement aimé cette propension à la triche, trop souvent les jeux se déroulaient comme ceci : une personne méchante triche, la personne gentille détecte la triche ce qui conduit bien évidemment à la victoire de personne gentille (sauf une fois mais c'était pour qu'on soit obligé de dire que ça n'arrive pas a chaque fois, en plus les conséquences sont inexistantes). Schéma assez ridicule qui ne tient là même pas vraiment du jeu d'esprit ou du contournement des règles mais d'un pur bafouement des dites règles qui est ensuite contré en utilisant simplement cette même triche a son avantage. Mais pour le moment tout allait a peu près bien. Toujours ces petits sursauts clichés de temps à autre comme avec Suzui qui est en fait bien mieux que ce qu'il était au début ou Mary qui était méchante mais qui devient gentille mais très franchement, s'attarder sur autre chose que les jeux d'argents dans Kakegurui, c'est passe à côté l'oeuvre.

Qu'y a t-il d'autre que les jeux d'argents dans Kakegurui ? Laissez-moi vous le dire, Rien. L'histoire ne tient pas vraiment debout vu le bordel qu'est cette famille décomposée. Et pourquoi ces espèces de scènes pour nous faire lâcher des larmes après les défaites de certains ? Vos personnages sont tous fous et/ou mono-thématiques et vous pensiez qu'on allait les prendre en pitié et pleurer avec eux ? Pas à nous Kakegurui, pas à nous. En plus de ça, les relations entre les personnages ont étés vues et revues et mise à part de bonnes idées de chara-design et de concept, ils sont tous autant oubliables les uns que les autres. Le crayon est cependant agréable bien que la sexualisation à outrance de certains personnages me dérangent, ne sont-elles pas censées être au lycée ?

Revenons donc au point fort de Kakegurui, le jeu. Déjà et je me mets à genous pour vous le demander, il faut arrêter les longs discours sur comment le pari c'est génial, c'est quelque chose d'incroyable etc. parce qu'on ne peut ni s'y identifier, ni comprendre, ni même en tant qu'être rationnel ressentir quelque chose. Au bout de quelques chapitres on s'y habitue mais cela à la mauvaise manie de nous sortir du truc. Et puis l'idée de l'auteur était-elle de faire un pamphlet pro-casino? Est-il sous le joug de l'AMGC ? (L'association mondiale des gérants de casinos) Parce que franchement, c'est assez ridicule. Aussi, même en termes d'idées pure de jeu, je trouve également que c'est un peu faible, quelques idées sympa d'accord mais cela reste assez fade (à part l'idée de la tour d'accord), même pour les stratégies mises en place, Kakegurui reste faible, d'accord il y a de jolies idées mais rien ne m'a vraiment subjugué comme Liar Game à pu le faire. En plus, dès qu'il y a un pari avec Yumeko, on sent d'avance qu'elle va le gagner, le moment le plus foutage de gueule étant pour moi ce moment où elle n'a qu'une chance sur 11 de gagner et qu'elle arrive quand même par magie à avoir le bon numéro sans que cela ne choque personne, le hasard ne régit pas Yumeko semble-t-il puisqu'elle réussira chaque fois à gagner malgré des chances excessivement contre elle. Ce sont d'ailleurs tout le temps les gentils qui gagnent parce que vous comprenez, il ne faudrait pas surprendre le lecteur. Le jeu qui m'a cependant beaucoup plu était cette partie finale entre le président, la vice-présidente et Mary, un vrai jeu de plusieurs chapitres avec des vraies idées, de la tension, de l'enjeu, cet espèce de sentiment morbide à voir les jumelles s'affronter et un final que je ne spoilerais pas, et puis j'aime tout de même bien le personnage de Mary, je sais pas pourquoi, je l'aime bien. J’exècre cependant ces accolades fraternelles clichées qui m'ont plus d'une fois dégoutés de certaines conclusions de jeux.

Kakegurui a du potentiel c'est indéniable, cependant, il reste que c'est une lecture quelque peu fade qui ne laisse finalement pas grande impression en nous mais qui a assez bon goût pour se laisser avaler. L’œuvre souffre cependant énormément de la comparaison avec Liar Game qui la surpasse en tout point dans tous les domaines. En conclusion, je dirais donc, lisez Liar Game.

Izalith
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le 20 févr. 2023

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