Arthur des Pins ne savait sûrement pas qu'en 2010, il entamerait avec Zombillenium une étonnante épopée où monstres et CAC 40 cohabitent joyeusement.

6 volumes composent cette rafraîchissante histoire de monstres syndicalistes, de sorcières goth et de patrons vampires actionnaires dans un célèbre parc d'attractions nommé Zombillenium. L'histoire se centre sur le jeune Aurelien, percuté en voiture par le directeur du parc qui n'a alors d'autres choix que de le transformer en monstre, et l'embaucher à Zombillenium, pour y travailler toute sa vie.

Affublée entre les deux moitiés d'un film d'animation faisant office de préquel, force est de reconnaître à cette franchise plusieurs points forts, à commencer par son superbe cocktail de monstres soumis aux lois du travail et autres joyeusetés du capitalisme sauvage. Un large panel de personnages offrira au lecteur d'hilarants moments d'humour acide, qu'on perdra petit à petit au profit d'un fil rouge plus consistant et d'enjeux plus sérieux.

Il y a aussi le trait de Des Pins, que pour ma part, je trouve très agréable, d'un minimaliste numérique plaisant, qui s'améliore de tome en tome.

Il est cependant navrant de constater que si l'univers conçu par l'auteur est catchy, côté personnages et développement de l'intrigue par contre, ça patauge sévèrement. Le personnage d'Aurelien synthétise assez bien ce manque cruel d'approfondissement, créant un énorme manque d'empathie pour lui. Ironique, quand on voit le final bâclé qu'il se mange à la fin de la saga. De manière générale, ça sera sûrement LE grand défaut de Zombillenium : avoir un univers intriguant plein de bonnes idées et de personnages touchants, qu'on aurait tellement aimer côtoyer dans une plus grande intimité. Les enjeux, quant à eux, manquent aussi de substance et de puissance dramatique, et l'on sent vers le tome 4 que l'auteur peine à reprendre son univers en y mêlant des enjeux réalistes.

Hormis cela, Zombillenium reste quand même une œuvre pleine de bonnes idées, de blagues farfelus et de monstres syndiqués qu'il est impératif de lire.

Le-Maitre-Archiviste
9

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le 18 août 2023

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